La grande rivalité Canadiens-Nordiques

Au-delà de l’appellation de « sport national », le hockey fait partie des fibres de chaque Canadien. En boutade, on dit souvent que, lorsque deux Canadiens se rencontrent, ils parlent d’abord de météo, du temps qu’il fait – trop chaud en été, trop froid en hiver – et de hockey.

Quand ils sont partisans de la même équipe, ça va, surtout si celle-ci connaît une bonne saison.

Mais, quand ils sont partisans de deux équipes différentes, alors là, ça risque d’être intéressant.

Entendons-nous, ça n’a rien à voir avec le hooliganisme de Grande-Bretagne, les rivalités régionales, à l’exception de quelques débordements, restent somme toute bon enfant. Calgary et Edmonton en Alberta, Toronto et Ottawa en Ontario et … Montréal et Québec au Québec.

Pardon?

De fait, Calgary, Edmonton, Toronto, Ottawa et Montréal ont toutes leurs équipes respectives au plus haut niveau du hockey professionnel, la Ligne nationale de Hockey (LNH, en anglais, langue de travail de l’ineffable circuit ont dit NHL).

Québec?

Québec a vu deux fois ses équipes naître puis disparaître, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, les Bulldogs de Québec ont fait partie de la LNH naissante avant de quitter la ville pour Hamilton en Ontario où ils sont devenus les Tigers de l’endroit, eux aussi disparus. Par contre, les Bulldogs de Québec ont remporté à deux reprises le trophée ultime d’Amérique du Nord, la Coupe Stanley en 1912 et 1913.

Il y a bien eu les As de Québec dans la Ligue Sénior du Québec, un circuit qui, au cours des années ’40 et ’50 pouvait prétendre rivaliser avec la LNH mais qui n’avait qu’un rayonnement provincial.

Début des années ’70, un nouveau circuit voit le jour en Amérique du Nord, l’Association mondiale de hockey, (AMH) (World Hockey Association en anglais).

Oui, mondiale! On voyait grand. C’est dans l’AMH que Québec obtient sa franchise, les Nordiques, équipe qui remportera les grands honneurs, la Coupe Avco (du nom du commanditaire principal).

Mais, le circuit vivote, survit au lieu de vivre et de croître. Un jour, à bout de souffle, on « ferme les livres » et quatre équipes survivantes de l’AMH sont autorisées à grossir les rangs de la LNH, dont les Nordiques.

Et voilà le début d’une rivalité régionale qui fera vibrer les chaumières et les tribunes téléphoniques entre Québec et Montréal durant une dizaine d’années.

Aujourd’hui?

Les Nordiques ont quitté Québec en 1995, le marché local étant trop restreint pour supporter les frais opérationnels d’une équipe de la LNH avec l’explosion des salaires des joueurs et l’absence de plafond salarial à respecter.

Mais, les partisans des Nordiques ne baissent pas les bras. On rêve de plus en plus à un retour du « grand hockey » à Québec. Aujourd’hui en 2015, Québec est à compléter la construction d’un amphithéâtre ultra-moderne, multifonctionnel, capable de rivaliser avec tout ce qui se construit du genre en Amérique.

Québec a l’appui du plus gros groupe intégré de diffusion média, Québécor.

À Québec, le rêve prend de plus en plus forme.

Histoire de revivre cette rivalité qui a transformé le hockey au Québec, le journaliste et amoureux fou de ce sport Jean-François Chabot nous a proposé il y a quelques années La grande rivalité Canadiens-Nordiques, paru chez Les Éditeurs réunis.

Dans la foulée de toute l’actualité sportive entourant l’effervescence d’un retour des Nordiques toujours hypothétique, Jean-François Chabot revient sur cette période de l’histoire récente du Québec, au-delà du sport, au micro de Raymond Desmarteau.Écoutez