Le prix de l’essence chute, mais attention aux hausses de prix sur les produits importés.
Une famille canadienne pourrait épargner en moyenne 1500 $ cette année sur le prix de l’essence. La déflation des prix du pétrole est donc la bonne nouvelle.
Ce qui inquiète maintenant les spécialistes de l’économie canadienne c’est ce qui va se produire dans la foulée de la baisse de la valeur du dollar canadien. Cette valeur s’est affaissée de plus de 10 pour cent par rapport au dollar américain durant les douze derniers mois.
« C’est une baisse très profonde dans une période relativement courte de temps. » dit Douglas Porter, économiste en chef et directeur de gestion chez BMO Groupe financier.
« Nous avons vu des baisses plus profondes, mais historiquement, c’est l’une des plus fortes baisses dans une période de 12 mois. »
Or, chaque nouvelle baisse de prix du baril du pétrole vient exercer une nouvelle pression à la baisse sur cette valeur de notre dollar.
Inflation sur de nombreux produits venant des États-Unis
Cela devrait entraîner très bientôt de nombreux détaillants à augmenter leurs prix sur les articles provenant de l’extérieur et qu’ils achètent en dollars américains. Et les consommateurs, affirme Douglas Porter, paieront le prix :« nous devrons payer plus cher pour tout ce qui est importé et acheté en dollars américains ».
C’est déjà le cas : les prix des aliments ont augmenté pendant les récents mois. Les constructeurs automobiles ont commencé à augmenter les prix aussi sur les véhicules canadiens notamment Toyota et Honda, entre autres, qui ont augmenté les prix dans la première semaine de janvier.
Plusieurs marques de luxe y compris Lexus, Acura et BMW ont également apporté des changements à leur prix, avec Audi qui devrait suivre à la mi-janvier.
La plupart des augmentations sont modestes pour le moment, quelques centaines de dollars supplémentaires par véhicule.
La semaine dernière, Apple a augmenté ses prix dans ses magasins canadiens. Les applications pour ordinateurs de 99 cents vont maintenant coûter 1,19 $ canadien, une augmentation de 20 pour cent.
Le saviez-vous?
Préparez-vous à une hausse des taux d’intérêt…
- 2015 devrait être la première année depuis 2009 ou les taux d’intérêt vont se déplacer vers le haut provocant du coup une augmentation du coût de l’emprunt.
- La plupart des analystes s’attendent à ce que la Réserve Fédérale américaine augmente son taux directeur, qui a été proche de zéro pendant six ans, d’un quart de point de pourcentage au printemps. Le Canada devrait presque certainement suivre, mais avec un décalage dans le temps de quelques mois, en fonction de l’état plus terne de l’économie d’ici.
Les entreprises canadiennes se préparent mentalement à la suite des choses
Même si le plongeon du cours du pétrole brut mine au Canada la confiance des entreprises liées au secteur de l’énergie, les entreprises canadiennes restent, dans l’ensemble, optimistes quant à leur avenir, a indiqué lundi la Banque du Canada.
Dans son plus récent rapport sur les perspectives des entreprises, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz a souligné que les sociétés de l’Ouest canadien, une région riche en ressources énergétiques, prévoyaient réduire leurs investissements en équipements et leurs embauches en raison de l’écroulement des prix du pétrole.
D’un autre côté, les entreprises du centre du pays et de l’Est canadien prévoient investir davantage, particulièrement celles du secteur de la fabrication.
Des turbulences dans certaines régions du Canada
L’économiste principal Benjamin Reitzes, de BMO Marchés des capitaux, commentait hier l’aspect de l’enquête de la Banque du Canada qui indique que le pourcentage net de firmes canadiennes s’attendant à une plus forte croissance de leurs ventes dans la prochaine année avait reculé de 27 points de pourcentage, à 8 %.
Cela représente un creux de deux ans, a-t-il écrit lundi dans une note à ses clients. M. Reitzes a aussi noté que certains résultats laissaient présager des variations régionales.
« L’enquête met en évidence un changement à venir dans la croissance, qui va s’éloigner du secteur de l’énergie de l’Ouest canadien pour se diriger vers le secteur manufacturier et celui des exportations dans le centre et l’est du Canada », a-t-il écrit.
Par contre, l’économiste Peter Buchanan, de la Banque CIBC, a fait remarquer lundi, dans une note à ses clients, que l’enquête avait été réalisée en décembre dernier avant que la « pleine profondeur » du plongeon du cours du pétrole soit apparente.
Pour en savoir plus
Les entreprises optimistes, dit la Banque du Canada – Radio-Canada
Canadian dollar slump hikes cost of U.S. imported goods – CBC News
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