Un nouveau dictionnaire pour comprendre le jargon politique canadien

Un nouveau dictionnaire pour comprendre le jargon politique canadien
Photo Credit: IS / iStock

Un nouveau dictionnaire pour comprendre le jargon politique canadien

Un nouveau dictionnaire sur Internet a pour raison d’être de démystifier les termes obscurs ou bizarres utilisés en politique canadienne et dans le «langage » canadien.

Un exemple : le « Tim Horton voter» (trad.: l’électeur Tim Horton) définit le Canadien moyen, électeur de toutes les tendances, libéral, conservateur, etc., qui prend son café dans les restaurants Tim Horton, un café ordinaire, simple, sans artifices.Parli-Logo

Parli, tel est le nom de ce dictionnaire iconoclaste mis en ligne cette semaine par Campbell Strategies, une société de consultants en affaires publiques.

« Je crois que plusieurs définitions sont amusantes,» a déclaré Barry Campbell, ancien député libéral fédéral et président de la firme Campbell Strategies. « Il y a aussi des définitions plus sérieuses, mais, dans l’ensemble, c’est tout ce qu’il y de plus Canadien dans son essence. Songez à l’expression ‘Salmon-Arm Salute’ (trad.: un salut au bras saumoné) qui se rapporte à un certain geste indécent fait par l’ancien premier ministre canadien Pierre Trudeau à bord d’un train. »

Voici quelques exemples de ce qu’on peut y retrouver.

Kitten-eater (mangeur de chatons) : Une expression de la campagne électorale provinciale de 2003 en Ontario. Le Parti progressiste-conservateur était alors au pouvoir et tentait d’obtenir un nouveau mandat de l’électorat.

Tôt au cours de la campagne,  un membre de l’équipe conservatrice avec envoyé un courriel aux médias, décrivant le leader libéral Dalton McGuinty de « reptilien démoniaque venu d’une autre planète et bouffeur de chatons » (evil reptilian kitten-eater from another planet).

Les progressistes-conservateurs ont perdu l’élection et l’expression « kitten eater » évoque depuis lors des tactiques hyperagressives en matière d’attaques politiques.

Litte guy from Shawinigan (petit gars de Shawinigan): Surnom de Jean Chrétien qui évoque ses origines régionales québécoises, col bleu, d’une petite ville où l’industrie papetière est reine. En fait, l’ancien premier ministre utilisait souvent ce surnom pour parler de lui-même.

Gainsburger : Un nom très évocateur d’une période particulière, les années ’70. C’est en fait une marque de commerce d’un produit alimentaire pour chiens, très populaire au cours de ces mêmes années. Son utilisation en politique se rapporte aux bribes d’information jetées aux journalistes lors des campagnes électorales.

Joe who? (Joe qui?) : C’était le grand titre de la Une du quotidien Toronto Star du 22 février 1976, lorsque Joe Clark a remporté une très improbable victoire à la tête du Parti progressiste-conservateur du Canada. Il est devenu le 16e premier ministre du Canada en 1979 lors d’une courte législature, dirigeant alors un gouvernement minoritaire. Ce surnom de « Joe who » lui a collé à la peau tout au cours de sa carrière de chef de sa formation politique. Depuis, l’expression sert à  désigner une nomination inattendue en politique.

The rainmaker (le faiseur de pluie) : Surnom du stratège libéral et sénateur canadien Keith Davey. C’est aussi un terme dont la définition a complètement changé en cinquante ans.

Au départ, c’était une boutade. Les libéraux de l’interne se payaient la tête de Keith Davey, lui qui avait promis des jours de plein soleil pour les libéraux avec des majorités en Chambre lors des élections de 1963 et de 1965. Promesse de soleil qui s’est révélée fausse, Davey n’a livré que de la pluie car ces deux élections ont donné des gouvernements minoritaires.

Par contre, le titre est resté et Davey a « livré » des majorités aux libéraux de Pierre Trudeau en 1974 et 1980.

Il est très probable que l’expression « Rainmaker »ait été empruntée du type éponyme d’une pièce de théâtre sur Broadway des années ’50 et du film qui a suivi.

Une dernière chose: tout est en anglais!

Catégories : Politique, Société
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