Au moins trois jeunes Québécois, dont deux femmes ont quitté le pays a la mi-janvier et pourraient avoir rejoint des djihadistes en Syrie selon certaines sources. Les deux femmes habitaient Laval une ville de banlieue aux abords de Montréal.
Le 15 janvier dernier, ces jeunes ont pris l’avion de Montréal pour se rendre à Istanbul, en Turquie.
Deux jours plus tard, le 17 janvier, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a été averti de la disparition de certains d’entre eux, mais ne veut rien confirmer pour l’instant, tout comme la Gendarmerie Royale du Canada qui suivrait l’affaire ou le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).
Des étudiants du Collège de Maisonneuve de Rosemont
Cette nouvelle est de nature à ébranler la quiétude des Montréalais puisque certains de ces jeunes djihadistes auraient fréquenté le collège de Maisonneuve qui se trouve pratiquement au coeur de la ville.
Ces jeunes étaient inscrits au collège de Maisonneuve l’automne dernier et il semble qu’une fois l’hiver venu, ils avaient déjà quitté l’établissement collégial.
Une autre jeune Canadienne séduite par les terroristes
CBC/Radio-Canada révélait cette semaine d’autre part qu’une Canadienne de 23 ans de la région d’Emonton cette fois dans l’ouest du pays est partie rejoindre le groupe armé État islamique en Syrie après s’être radicalisé en suivant un cours en ligne, selon des informations livrées par une soeur aînée.
Sa sœur Rabia, dont le nom a été changé pour protéger son identité, soutient que sa jeune soeur a été recrutée par l’intermédiaire d’une autre Edmontonienne qui donne un cours en ligne sur le Coran. CBC/Radio-Canada a pu confirmer l’identité de cette femme et a appris qu’elle a été renvoyée d’une mosquée où elle essayait de faire du recrutement.
Ayant grandi dans une famille musulmane modérée, sa jeune soeur a peu à peu changé, selon Rabia. Elle la décrit comme portant le niqab et s’enfermant dans sa chambre avec son ordinateur.
La jeune femme a aussi quitté le collège pour se consacrer à temps plein à l’apprentissage de l’islam.
Sa famille croit que l’enseignante du cours en ligne lui a payé le billet pour se rendre à l’étranger.
Les moyens qu’elle a utilisés pour payer son voyage n’ont pu être confirmés de manière indépendante par CBC. Il est cependant connu qu’elle s’est rendue à Edmonton, puis à Toronto. Elle a ensuite gagné Barcelone, puis la Turquie, avant de traverser la frontière avec la Syrie.
L’ancien agent du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) Michel Juneau-Katsuya note que les femmes sont de plus en plus importantes pour les djihadistes, mais pas pour les envoyer au combat, car cela ne cadre pas avec l’interprétation de l’islam radical du groupe armé État islamique.
Selon lui. « On veut s’en servir comme compagne, compagne sexuelle, compagne qui va s’occuper des repas, qui va s’occuper de soigner les djihadistes qui reviennent du combat.
Donc, en fin de compte, des tâches ménagères et sexuelles pour agrémenter la vie d’un djihadiste et lorsque celui-ci est tué puis on la passe à quelqu’un d’autre. »
Le gouvernement canadien invoque la nécessité de donner plus de pouvoirs
Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Steven Blaney, a profité de cette affaire pour faire la promotion de son projet de loi C-51, qui doit permettre aux juges d’accorder des pouvoirs d’intervention plus importants aux policiers et aux agents du SCRS.
« Nos policiers ont besoin d’outils supplémentaires, a-t-il indiqué. Nous souhaitons faciliter cette démarche. »
Le spécialiste en sécurité nationale Michel Juneau-Katsuya estime que la police a déjà perdu le contrôle de la situation à cause d’un mauvais plan d’action axé vers la répression.
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