Environ 33 300 hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes vivaient avec le VIH-sida au Canada, en 2011, ce qui représentait 46,7 % des cas d'infection.
Photo Credit: Álex Cámara/Getty

Un médicament pour prévenir la transmission du VIH

Un antirétroviral prescrit pour traiter les personnes séropositives se révèle hautement efficace pour diminuer les risques d’infection au VIH.

AIDS Drug Debate

Les chercheurs de l’Agence nationale sur le sida (ANRS) en France et du Centre de recherche du Centre Hospitalier de l’Université de Montréal ont choisi de tester le Truvada comme médicament de prévention pour son efficacité démontrée comme traitement contre le VIH. (Crédit photo: Jeff Chiu/AP)

Au terme d’un essai clinique de deux ans, des chercheurs québécois et français ont conclu que le Truvada offre un taux de protection de 86 % chez une population à très haut risque de contamination.

Au total, un peu plus de 400 hommes qui ont des relations sexuelles non protégées avec d’autres hommes ont pris part à l’étude IPERGAY en France et au Canada.

La moitié des volontaires ont reçu un placebo, tandis que les participants de l’autre groupe ont pris deux comprimés de Truvada, 24 heures avant d’avoir des relations sexuelles, un autre 24 heures après, puis un quatrième dans un délai de 48 heures suivant la première dose.

Tous se sont vus offrir du counseling sur les méthodes préventives, en plus de tests de dépistage aux deux mois, et ils ont eu accès à des préservatifs.

Pas une « pilule miracle »

Une étude britannique, presque en tous points semblable, et réalisée en même temps, est aussi arrivée à un taux d’efficacité de 86 %.

Si le Truvada a été approuvé comme médicament de prévention aux États-Unis en 2012, il n’est pas commercialisé pour cet usage au Canada.

Dre Cécile Tremblay, qui a dirigé le volet canadien de l’essai IPERGAY, estime souhaitable que le fabricant de l’antirétroviral, la compagnie pharmaceutique américaine Gilead Sciences, demande à Santé Canada de lui reconnaître une nouvelle indication thérapeutique.

La chercheuse au Centre de recherche du Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) et directrice du Laboratoire de santé publique du Québec note cependant que la molécule ne devrait être qu’un outil dans une approche de prévention combinée qui vise les groupes qui courent un risque plus élevé de contracter le VIH.

« On souhaite que les gens continuent de se protéger en utilisant le condom et en ayant des pratiques sexuelles sécuritaires, » dit-elle.  « Mais, en attendant et pendant que les gens font cette démarche, de changer leurs comportements, il est extrêmement utile d’offrir ce médicament à ceux qui désirent le prendre. »

Dre Cécile Tremblay, en entrevue avec RCI:

Écoutez

.

Catégories : Internet, sciences et technologies, Santé, Société
Mots-clés : , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.