Itinérant: «Une personne qui n'a pas d'adresse fixe, qui n'a pas d'assurance de logement stable, sécuritaire et salubre pour les 60 jours à venir, à très faible revenu, avec une accessibilité discriminatoire à son égard de la part des services, avec des problèmes soit de santé physique, de santé mentale, soit d'alcoolisme et/ou de toxicomanie, et/ou de désorganisation sociale et dépourvue d'appartenance stable». — Comité des sans-abri de la Ville de Montréal (1987)
L’itinérance est un phénomène complexe et si la définition qui précède le résume toujours assez bien une trentaine d’années plus tard, il reste qu’en dessiner le portrait est difficile.
Et cela, entre autres parce que tous les sans-abri ne dorment pas dans la rue ou dans des refuges. Certains sont plutôt hébergés par des proches ou des amis.
De fait, l’itinérance peut être visible ou cachée. Chronique, épisodique ou transitoire.
Par conséquent, l’ampleur est difficilement quantifiable.
Mais sans des données sur cette population en constante mouvance, comment savoir si les politiques pour lutter contre le problème et les diverses ressources offertes répondent efficacement aux besoins?
Comment savoir aussi si le financement des programmes de soutien est adéquat ou non?
Un outil pour y voir plus clair
De grandes villes canadiennes ont entrepris, il y a plusieurs années, de « compter » et de « sonder » les itinérants pour obtenir des éléments de réponse.
La méthodologie diffère d’un endroit à un autre, mais généralement des bénévoles quadrillent les rues pendant un ou deux soirs de printemps, aux trois ou quatre ans dans le cas de Toronto, par exemple, et aux deux ans à Edmonton et à Calgary.
Ils interrogent les passants pour avoir une idée du nombre de personnes sans domicile fixe et pour connaître leur historique.
Certains experts s’opposent à cet exercice, affirmant qu’il n’a rien d’un recensement statistiquement fiable.
Mais d’autres soutiennent que le sondage est valable parce qu’il offre un aperçu de la situation à un moment précis, un « cliché » qui peut servir de point de comparaison.
Aller plus loin
Vancouver a commencé son décompte annuel lundi soir et Montréal entame son tout premier dénombrement mardi.
Financé par la Ville au coût de 270 000 $, « Je compte Montréal 2015 » se fait sous la direction d’un consortium d’organismes, dont l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et le YMCA.
Ceux-ci ont étudié ce qui se fait ailleurs et adapté l’activité pour essayer d’obtenir le plus d’information possible sur l’itinérance cachée.
Le co-directeur de recherche du projet, James McGregor, en discute en entrevue avec RCI:
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