Un rapport portant sur l’insécurité alimentaire au Canada a été rendu public hier par Statistiques Canada. On peut y lire que la mauvaise alimentation dans les territoires nordiques du Canada malgré la première année d’implantation du programme Nutrition Nord Canada.
Le rapport focalise sur les données disponibles les plus récentes, soit celles de 2011-2012. C’est d’ailleurs au cours de cette période que le programme Nutrition Nord a été lancé. Il avait pour mission première de se pencher sur le problème de la cherté des aliments dans le Nord en offrant notamment une subvention à l’expédition directement payée aux détaillants.
Par contre, au cours de la même année, le nombre de ménages nordiques qui ne pouvaient pas s’offrir une diète alimentaire saine dans les trois territoires a connu une croissance constante. À titre d’exemple au Nunavut, 32 % des ménages n’avaient pas les moyens de manger santé; ce taux est passé en un an à 36,7%.
L’insécurité alimentaire se définit par une incapacité à se payer assez de nourriture ou encore de s’offrir une alimentation variée de qualité pour une diète santé.
Le Nunavut présente le plus haut taux d’insécurité alimentaire au Canada avec 36,7% de sa population qui en souffre et en subit les conséquences; ce taux est de 13,7% dans les Territoires du Nord-Ouest (TNO) et de 12,4% au Yukon.
Des décharges de déchets qui reçoivent plus d’aliments verts que ce qui est déposé dans les assiettes
Georgina Jacobson-Masuzumi a grandi à Tuktoyaktuk dansa les TNO, une petite communauté sur l’Océan Arctique et où un contenant de café coûte 22 dollars.
« C’est tellement cher que je suis certain que le dépotoir du village reçoit plus d’aliments verts périmés que ce qu’on arrive à mettre dans nos assiettes, » dit-il.
Monsieur Jacobson-Masuzumi ajoute que les prix des aliments dans son village n’ont cessé d’augmenter au cours des quatre premières années du programme Nutrition Nord, situation qui a un effet plus que négatif saur la santé de sa communauté.
« Les gens se rabattent sur des aliments transformés industriellement. Des aliments qui contiennent d’énormes quantités de sel et de sucre.
Une politique nationale réclamée
Le fort taux d’insécurité alimentaire que l’on retrouve dans le Nord canadien amène certains groupes de citoyens d’un bout à l’autre du pays à réclamer une politique nationale de l’alimentation.
Aruna AntonellaHanda fait partie d’un groupe de réflexion appelé Alimentary Initiatives. Elle affirme qu’une telle politique est essentielle pour pouvoir faire face aux défis présents et futurs en matière d’alimentation des populations à risque, et surtout des populations nordiques.
Rappelons qu’au Nunavut, l’insécurité alimentaire touche plus du tiers de la population. Avec un tel taux, il serait envisageable de déclarer une urgence alimentaire et d’expédier rapidement des stocks de nourriture.
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