Le déné, le cri de l’est et l’inuktitut seront étudiés par des chercheurs suisses dans le cadre d’un projet chapeauté par l’Université de Zurich.
Ces experts tentent de comprendre les processus d’apprentissage des langues maternelles chez les enfants et se penchent aussi sur sept autres langues parlées ailleurs dans le monde.
Les autres langues à l’étude : le turc, le japonais, le russe, le sesotho (Afrique australe), le maya yucatèque (Mexique), le chintang (Népal) et l’indonésien.
Selon la chercheuse suisse Dagmar Jung, c’est un miracle que n’importe quel enfant puisse apprendre n’importe quelle langue quand il y est exposé si jeune et c’est ce « miracle » que tentent de comprendre Mme Jung et ses collègues.
La recherche au Canada mènera entre autres Mme Jung sur la réserve de la Première Nation Clearwater River Dene, au nord de la Saskatchewan, l’un des trois endroits dans le monde où l’on parle le déné.
Elle y passera deux mois à observer et comprendre comment font les enfants pour apprendre une langue structurellement différente comme le déné.
Elle sera accompagnée d’une professeure en linguistique de l’université des Premières Nations, Olga Lovick, qui s’assurera que les membres de la communauté enregistrent leurs enfants de deux ou trois ans et notent ce qu’ils disent pendant la prochaine année.
Le Canada a déjà abrité plus de 70 langues autochtones, mais des dizaines auraient disparu et plusieurs autres seraient en danger, selon les dernières données.
« En étant ici et en démontrant notre intérêt (…) nous espérons que cela rappellera aux gens comment c’est important qu’ils continuent de parler le déné pour que leurs enfants continuent de l’apprendre. À plusieurs endroits, il est déjà trop tard », a regretté Mme Lovik.
Les chercheuses essaieront d’ailleurs de trouver des moyens pour que les adultes puissent mieux apprendre ces langues.
S’il existe environ 7000 langues vivantes dans le monde, la plupart des recherches portent sur les langues européennes.
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