Laurent Denis, dans ses champs encore très mouillés, à Saint-Denis.

Laurent Denis, un agriculteur de Saint-Denis, à 30 km à l'est de Saskatoon.
Photo Credit: Omayra Issa/ICI Radio-Canada

Réactions partagées à la vente de la Commission canadienne du blé

Un fermier de la Saskatchewan, dans les Prairies canadiennes, dit être résigné à la vente de la Commission canadienne du blé (CCB) à des intérêts étrangers. Cependant un expert dans le domaine affirme que la nouvelle entité permettra aux fermiers de mieux faire la promotion de leur grain à l’international.

Le gouvernement fédéral a autorisé la vente de 50,1 pour cent des actions de la CCB à l’entreprise agro commerciale G3 Global Grain Group. Cette transaction fera de la CCB une compagnie privée.

Laurent Denis est agriculteur dans la communauté de St-Denis, à 30 kilomètres à l’est de la ville de Saskatoon. Il espère que l’acquisition permettra l’arrivée d’un nouveau joueur dans la manutention du grain et à davantage de choix pour les fermiers. Mais il se résigne à voir la CCB vendue à des intérêts américains et saoudiens.

Le fermier aurait préféré que la Commission reste entre les mains des agriculteurs. Il remarque que le prix du blé reste plus avantageux aux États-Unis qu’au Canada, malgré la fin du monopole de la CCB en 2011, contrairement à ce qui avait été promis à l’époque.

Laurent Denis dit cependant que l’ajout d’un gros joueur dans la transformation du grain pourrait instaurer une saine compétition dans l’industrie.

« La compétition, c’est toujours bon pour tout le monde, » dit l’agriculteur. « Et puis en ce moment, dans l’industrie agricole, à mesure qu’on avance, il y a de moins en moins de compétition. »

De son côté, le professeur en politiques agroalimentaires à l’Université de Guelph en Ontario, Sylvain Charlebois, dit qu’il s’agit d’une excellente nouvelle pour les agriculteurs de l’Ouest canadien.

« On voit les Américains qui créent un partenariat avec l’Arabie saoudite pour acheter des grains canadiens. Moi je vois ça comme une excellente opportunité pour les producteurs canadiens de faire la promotion des vertus du blé canadien, » dit le professeur.

Sylvain Charlebois dit avoir été surpris par l’ampleur de la transaction, qui totalise 250 millions de dollars. Par ailleurs, la nouvelle compagnie envisage de devenir un gros joueur dans l’industrie. Dans le communiqué annonçant la transaction, elle fait valoir qu’elle a l’intention de développer un réseau de transformation et de transport du grain d’un océan à l’autre.

Mais un professeur de sociologie à l’Université de Régina, André Magnan, souligne que le nouveau groupe demeure modeste si on le compare aux autres joueurs de l’industrie:

« La CCB, en ce moment, est propriétaire d’environ sept installations de manutention, et en construit quatre autres. Par comparaison, une compagnie comme Viterra a 70 installations dans les provinces des Prairies. Donc la nouvelle compagnie privée sera assez petite. »

La transaction devrait être finalisée en juillet.

RCI et Radio-Canada

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