15e concours international de dessin éditorial du Conseil canadien pour la liberté de la presse mondiale. Le dessin de l'Iranien Ebrahim Ghanei. (30-04-15) Photo Credit: CCLPM
Comment se porte la liberté de la presse au Canada?
C’est la bonne question que nous posons cette semaine alors que la planète souligne le 3 mai la Journée mondiale de la liberté de la presse. Les Canadiens pour leur part ont de quoi célébrer, en bonne partie, car leur pays figure parmi les dix pays les plus libres. Mais les Africains vivent eux dans des pays qui figurent le plus souvent au plus bas.
En tête de l’édition 2015 du Classement mondial de la liberté de la presse publiée en février dernier par Reporter sans frontière figurent trois pays nordiques : la Finlande, première depuis cinq ans, la Norvège et le Danemark. Le Canada figure aussi dans le peloton des dix premiers avec une 8e position sur 180 pays. (Voyez les données en détail)
Pour le Canada, il s’agit en fait d’un redressement de situation par rapport à il y a deux ans, Reporters sans frontières avait alors attribué une note de D- au gouvernement fédéral canadien pour son manque de transparence avec les médias et avait classé le Canada en 20e dans son classement annuel, en baisse de 10 positions!
La liberté de presse n’est jamais acquise
Le cas du Canada et de sa décote il y a deux ans illustre bien la fragilité de la liberté de presse qui doit sans cesse être réaffirmée pour que les citoyens puissent repousser les répressions d’expressions et d’idées exercées contre eux.
Dans son rapport l’an dernier, RSF précisait que l’accès à l’information au Canada était globalement plus difficile depuis que le premier ministre canadien Stephen Harper a pris la tête du gouvernement en 2006 et que le travail d’investigation des journalistes est plus difficile parce qu’ils ne bénéficient pas du droit absolu de protéger leurs sources.
En détail… Le nouveau Classement mondial de la liberté de la presse indique une détérioration globale
Les deux tiers des 180 pays figurant au Classement mondial de la liberté de la presse 2015 affichent de moins bonnes performances, en valeur absolue, que dans l’édition précédente.
Les pires pays au chapitre de la liberté de presse sont sont le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Érythrée, qui sont tous trois 180e sur 180 pays.
La France figure à la 38e place (+ 1), les États unis à la 49e (- 3), le Japon à la 61e (- 2), le Brésil à la 99e (+12), la Russie à la 152e (- 4), l’Iran à la 173e (stable) et la Chine à la 176e (- 1). Classement mondial de la liberté de la presse 2015 publié par l’ONG, Reporters sans frontières (RSF), qui est une organisation non gouvernementale.
Le cas de l’Afrique
C’est sur le continent africain qu’on retrouve dans l’ensemble le plus grand nombre de pays qui sont indiqués en rouge sur la carte de RDF.
Le Cameroun, au centre de l’Afrique sur la côte ouest de l’Afrique, est une des soixantaines nations dans le monde où la liberté de presse semble être en plein dérapage. Les gains spectaculaires notés il y a une quinzaine d’années se sont d’abord émoussés au point ou il est devenu malaisé au Cameroun aujourd’hui de pratiquer le métier de journaliste.
RSF est de plus en plus inquiet pour la liberté de la presse au Cameroun en raison d’une multiplication de mesures coercitives contre les médias.
Ce pays est aujourd’hui en 133e position sur 180 pays alors qu’il était en 88e position sur 134 pays en 2002. C’est la pire performance de tous les pays francophones africains à l’exception de la République démocratique du Congo.
Le Cameroun est au coeur du bassin d’écoute traditionnel de Radio-Canada International et nous discutons du déclin de la liberté de presse au Cameroune avec deux auditeurs et journalistes originaires de ce pays.
Des journaliste camerounais au travail. L’organisation Reporters sans frontières renouvelle son appel au gouvernement du Cameroun à cesser toutes poursuites contre trois journalistes. Récemment trois journalistes ont été inculpés par un tribunal militaire pour ne pas avoir révélé leurs sources, après qu’ils aient enquêté sur le groupe Boko Haram.
Le saviez-vous?
Seulement 14 % des habitants de la planète vivent dans un pays ayant une presse libre, 42 % dans un pays avec une presse partiellement libre et 44 % dans des pays n’autorisant pas la liberté de la presse, a relevé cette semaine l’organisme Freedom House.
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