Le Manitoba, l’une des dix provinces canadiennes, souligne cette semaine son 145e anniversaire dans la Confédération canadienne.
S’il y a des motifs réels de célébrer, il y a aussi dans sa jeune histoire des moments plus noirs, comme la pendaison il y a 130 ans de Louis Riel, un de ces citoyens métis les plus en vue.
Il y a aussi un épisode tout à fait récent au début de cette année, où Winnipeg, la capitale du Manitoba s’est vu décerner le litre de ville canadienne la plus raciste par l’influent magazine anglophone Macleans.
Depuis toujours, le Manitoba semble être aux prises avec un problème d’injustice sociale exercée par la majorité blanche envers les métis ou les Amérindiens de cette région.
Ces blessures ont laissé des cicatrices tout au long de cette histoire maintenant vieille de 145 ans.
Une population assez importante de Canadiens français (les Franco-manitobains) habite encore au Manitoba. Ils habitent en plus grande concentration dans le district de Saint-Boniface tout juste à l’est de la capitale provinciale qui est Winnipeg.
Le saviez-vous?
Le nom de la province du Manitoba est véritablement passé à l’histoire au yeux du monde entier il y a plus de 80 années lors de la publication de la bande dessinée Le « Manitoba » ne répond plus, d’Hergé, qui était le troisième album de la série de la bande dessinée Jo, Zette et Jocko.
Il y a quelques possibilités de source pour ce nom « Manitoba ». La première serait une contraction des mots assiniboines « mini » et « tobow » qui veulent dire « Lac de la prairie ». L’autre possibilité qui est la plus susceptible d’être la source du mot Manitoba est le mot Cree « maniotwapow » qui vient du mot « Manitou ».
Manitou est le nom donné depuis des centaines d’années à un grand esprit surnaturel ou Dieu, chez certains peuples amérindiens du Canada.
Louis Riel devrait être au cœur des commémorations de ce 145e anniversaire
Le leadeur métis Louis Riel (né d’un père blanc et d’une mère amérindienne s’est opposé deux fois au gouvernement canadien pour faire reconnaître les droits territoriaux de son peuple sur le Manitoba que le gouvernement canadien venait d’obtenir des mains britanniques.
À l’issue de la Rébellion de la Rivière rouge (1869-1870), il a tenté de négocier l’entrée de la province du Manitoba dans la Confédération canadienne, mais pourchassé par les militaires canadiens il a du s’exiler aux États-Unis et y vivre retranché avec sa famille au Montana.
Puis en 1884, des Métis de la province de la Saskatchewan, voisine du Manitoba, ont réussi à le convaincre de prendre leur tête pour présenter à nouveau les doléances du peuple métis au gouvernement du Canada. Cette résistance a dégénéré cependant en confrontation armée sanglante que l’histoire retient sous le nom de Rébellion du Nord-Ouest.
Fait prisonnier en 1885, en Saskatchewan, Louis Riel est accusé de haute trahison et pendu par le Canada en novembre 1885.
Un peu d’histoire ancienne pour les mordus d’histoire
L’espace géographique qu’occupe actuellement le Manitoba était initialement par des glaciers lors de la dernière ère glaciaire il y a 20 000 ans, glaciers qui se sont retirés vers le sud-ouest gravant dans le sol l’empreinte de leurs départs et donnant naissance à des centaines de lacs.
La première région du Manitoba qui aurait été habitée par l’homme serait celle de Turtle Mountain, où on a retrouvé plusieurs dessins des hommes de l’époque. Ces premiers humains au sud du Manitoba ont laissé de la poterie, des flèches de fer, des dessins, des os de poissons et d’animaux. Des signes qui pourraient nous faire croire qu’il y aurait eu de l’agriculture ont été retrouvés sur le long de la Rivière Rouge.
Plus tard se sont installés des groupes d’aborigènes plus récents comme les Ojibwa, les Cree, les Dene, les Sioux, les Mandan, les peuples Assiniboine, avec d’autres tribus qui sont entrées dans la région pour marchander. Dans la région de la rivière Winnipeg on a retrouvé beaucoup de dessins sur pierre des Amérindiens ce qui porte à croire que cet endroit aurait été un centre commercial ou même un endroit où apprendre et partager le savoir pendant plus de 1000 ans.
En 1611, Henry Hudson fut un des premiers Européens à naviguer dans ce qu’on appellera plus tard la baie d’Hudson. Puis, des explorateurs français ont visité la vallée de la rivière Rouge dans les années 1730. Plusieurs autres Français et Métis sont venus par la suite de l’est et du sud par la rivière Winnipeg et la Rivière Rouge.
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