Et quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux, c’est l’humour.
Doris Lussier
Quel que soit le ton, sarcastique, caustique, fantaisiste ou même grivois, l’humour est une forme d’esprit, ce sens de la petite phrase qui viendra souligner au moment opportun le comique ou l’absurdité d’une situation.
Le rire donne un second souffle au moment, dédramatise une situation, détend l’atmosphère, etc.
Tout au long de l’histoire de l’humanité, le rire a toujours été présent, même dans les heures les plus sombres.
Des cabarets des années ’50 l’humour au Québec se transporte à la télévision où il fait recette.
De bon enfant, l’humour d’ici se transforme, se politise. Les Cyniques, Jean-Guy Moreau et Yvon Deschamps font salle comble.
Les textes d’Yvon Deschamps soulignent à traits rouges les chambardements profonds qui s’opèrent dans la vie sociale et politique québécoise.
L’absurde arrive par la grande porte avec Claude Meunier et Serge Thériault qui lancent les Lundis des Ha! Ha! en 1983.
Animées par leurs personnages Ding et Dong, ces soirées d’humour connaissent un grand succès. Claude Meunier signe aussi une sitcom basée sur un sketch de Ding et Dong : La Petite Vie, parodie de la famille québécoise nourrie d’absurde. L’émission diffusée à Radio-Canada devient bientôt la plus regardée au Québec, et atteint les proportions d’un véritable phénomène social.
Et que dire de l’imitateur André-Philippe Gagnon, et de son scripteur Stéphane Laporte, dont le succès devient international après un passage au Tonight Show, de Johnny Carson, en 1985; ou encore Daniel Lemire, réputé pour ses numéros acérés portant sur l’actualité sociopolitique.
Et il y en a tellement d’autres.
C’est également en 1983 que l’homme d’affaires Gilbert Rozon crée un festival international de l’humour à Montréal. Rapidement couronné de succès, le Festival Juste pour rire prend de l’expansion et on lui greffe, deux plus tard, un pendant anglophone, le Just for Laughs, qui devient un important marché international pour l’industrie, en quête de nouvelles têtes d’affiche.
De plus, depuis 1987, l’École nationale de l’humour produit chaque année des humoristes en herbe.
Au-delà de ce bien trop bref survol de l’humour d’ici, des questions se posent.
Avec la société québécoise qui est en pleine mutation avec son ouverture actuelle à l’immigration, qu’en est-il des communautés culturelles et de l’humour s’ici?
Est-ce que le monde de l’humour est ouvert à ces humoristes d’ici venus d’ailleurs?
Qu’en est-il du public? Est-ce qu’il accepte le trait d’humour sur le «Québécois de souche » lancé par un humoriste d’origine nord-africaine par exemple ou est-ce qu’il « frappe un nœud »?
Dominic Anctil est producteur au contenu et directeur du développement chez KO TV. Il a également enseigné l’humour, ses codes et certaines techniques à l’École nationale de l’humour durant six ans. Il répond le plus sérieusement du monde aux questions de Raymond Desmarteau.Écoutez
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.