Gilles Duceppe reprend la tête du Bloc québécois qui était occupée par Mario Beaulieu.

Gilles Duceppe reprend la tête du Bloc québécois qui était occupée par Mario Beaulieu.
Photo Credit: Radio-Canada

Politique fédérale: Gilles Duceppe reprend les rennes du Bloc québécois

« Personne ne se bat pour le Québec à Ottawa », « Il est temps que le Québec retrouve une voix forte à Ottawa ». Voilà quelques unes des phrases prononcées ce mercredi par Gilles Duceppe, l’ex et nouveau chef du Bloc Québécois.

Âgé de 67 ans, député pendant 21 ans dont 18 au sein du Bloc québécois, Gilles Duceppe a dirigé de 1997 à 2011 la formation politique créée en 1991 par Lucien Bouchard. Une formation politique qui, sur la scène fédérale, se bat pour l’indépendance du Québec.

Gilles Duceppe a donc été à la tête du Bloc lorsque celui régnait en maître absolu sur la province, remportant toujours la majorité des 75 sièges qui sont dévolus au Québec. Mais tout s’effondre en mai 2011, avec la vague orange du Nouveau Parti Démocratique (NPD) de feu Jack Layton.

Le NPD remporte 58 sièges, et raye du coup le Bloc de la carte. La formation indépendantiste passe 47 à 4 sièges à la Chambre des communes.  M. Duceppe, battu dans sa circonscription de Laurier-Sainte-Marie à Montréal  démissionne comme chef.

Gilles Duceppe en 2011, lors de l'élection de Daniel Paillé à la tête du Bloc québécois.
Gilles Duceppe dit que le Québec a besoin d’une voix forte à Ottawa © PC/Graham Hughes

Dans la foulée, le Bloc québécois perd son statut de parti officiel à la Chambre des communes, statut qui lui garantissait un budget de recherche et un droit de parole minimal.

Ce n’est pas tout. Des tensions aux sein de la formation poussent trois députés à quitter le navire. Jean-François Fortin fonde un autre parti, Forces et Démocratie, André Bellavance siège désormais comme indépendant et Maria Mourani se joint au Nouveau Parti démocratique. Mais Claude Patry, un néo-démocrate, fait le mouvement inverse en intégrant le Bloc.

La patrie avant le parti et les individus

Après le départ de M. Duceppe, Gilles Paillé va diriger le parti pendant deux ans avant de démissionner à son tour. Mario Beaulieu, ancien président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal devient à son tour la patron du Bloc le 10 juin 2014.

Mais juste un an après son élection et à quelques mois du scrutin fédéral de l’automne prochain, M, Beaulieu a constaté qu’il n’était pas l’homme de la situation. Malgré ses efforts et ceux de ses collaborateurs, a-t-il concédé en conférence de presse, le parti manquait de temps sous son leadership pour obtenir du succès aux élections générales à venir.

Mario Beaulieu lors de son élection à la tête du Bloc québécois en juin dernier.
Mario Beaulieu Mario Beaulieu dit avoir placé la patrie avant le parti et les individus © Presse Canadienne/Graham Hughes

Une victoire du Bloc Québécois étant cruciale pour tous les indépendantistes selon lui, M, Beaulieu a donc appelé à la rescousse un Gilles Duceppe ému par ce geste d’humilité. Mario Beaulieu restera le président du parti et Gilles Duceppe en sera le nouveau visage.

Pourtant, les relations entre les deux hommes étaient loin d’être harmonieuses au début du mandat d’un Mario Beaulieu, plus radical que ses prédécesseurs. Gilles Duceppe n’avait pas apprécié les critiques de M. Beaulieu sur les 20 années d’«attentisme» et d’«étapisme»  des anciens chefs de la formation politique. Pour M. Beaulieu, il faut clairement faire la promotion de l’indépendance et travailler à sa réalisation.

M. Duceppe avait aussi dénoncé l’usage par Mario Beaulieu de la formule «Nous vaincrons» qui fut le slogan du Front de libération du Québec (FLQ). Le FLQ était un  mouvement révolutionnaire indépendantiste créé dans les années 60 dont certaines cellules étaient responsables d’actions terroristes.

Catégories : Politique, Société
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