Au début, ce sont les visons et les loutres que l’on en voyait plus. Par la suite, les résidents ont remarqué que les aigles et les urubus à tête rouge survolaient le village de façon bizarre.
1970, ce sont là les premiers signes que quelque chose d’anormal se produisait dans la communauté amérindienne de Grassy Narrows, le long de la rivière Wabigoon dans le nord-ouest de l’Ontario.
Visons, loutres, aigles et urubus s’étaient empoisonnés en mangeant du poisson contaminé au mercure.
Ce sont là des événements documentés dans un rapport publié par le chercheur japonais Masaszumi Harada. Le Dr Harada, aujourd’hui décédé, a poursuivi sans relâche ses recherches et ses messages d’avis de danger quant à la présence du mercure dans la chaîne alimentaire de Grassy Narrows même quand les scientifiques canadiens avaient fermé leurs dossiers.
50 ans plus tard, toujours aussi cruellement d’actualité
50 ans après les premiers déversements d’eaux usées et polluées par l’usine de pâte et papier de Dryden dans une rivière de la région, la présence de mercure est toujours à la hausse dans plusieurs lacs et rivières.
Telle est la conclusion à laquelle en arrive une étude commandée par le gouvernement provincial et par la Première Nation de Grassy Narrows.
On y souligne que l’on en sait encore très peu sur les conséquences environnementales et sur la santé de la population locale que tout ce déversement de mercure a causée et cause encore aujourd’hui dans le réseau hydrographique English-Wabigoon de 1962 à 1970.
Les résidents de la petite communauté présentent de nombreux symptômes d’empoisonnement au mercure : perte de motricité, faiblesse et picotements dans les membres, peine à avaler et élocution laborieuse.
Une communauté très isolée
La Première Nation Asubpeeschoseewagong, aussi connue sous l’appellation Grassy Narrows, est une communauté Ojibwa située à 80 km au nord de Kenora. Plus ou moins un millier de personnes y vivent.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.