Le sommet de Toronto tente de constituer une « masse critique » afin de faire pression sur les gouvernements nationaux des Amériques, à l'approche du sommet de Paris. Photo Credit: Canadian Press
Le Canada boude le Sommet des Amériques sur le climat
La ministre canadienne de l’environnement a décidé de ne pas participer à ce sommet de Toronto qui est pourtant crucial, car il se situe avant celui des Nations Unies à Paris en novembre.
Ce sommet est organisé par le gouvernement provincial de l’Ontario au Canada en marge des Jeux panaméricains dont la ville de Toronto est l’hôte pendant deux semaines à partir de ce vendredi.
Le Sommet de Toronto réunit des représentants de divers gouvernements des Amériques, des groupes environnementaux et des représentants de l’industrie dans le but de dégager des actions communes afin de réduire les émissions de GES, notamment à travers les mécanismes de tarification du carbone.
Mais ce Sommet des Amériques sur le climat se déroule en l’absence de la ministre fédérale canadienne de l’Environnement, Leona Aglukkaq, qui a décliné l’invitation au sommet afin dit-elle de célébrer la Journée du Nunavut dans sa circonscription… Pour plusieurs ce n’est pas une surprise.
En Amérique du Nord, trois provinces canadiennes ainsi qu’un état américain se présentent à ce sommet sur le climat la tête haute. L’Ontario, le Québec, la Colombie-Britannique et la Californie y viennent tous les quatre promouvoir l’idée d’un marché panaméricain du carbone.
« Mettre un prix sur le carbone est la façon la plus efficace de lutter contre les changements climatiques », affirme l’ex-président du Mexique Felipe Calderon, qui participe au Sommet de Toronto. Selon lui, « rien n’est plus puissant que le portefeuille des contribuables et des entreprises ».
Cette déclaration de Felipe Calderon, autrefois à la tête d’un pays qui n’est pas très bien connu pour ses sensibilités environnementales contraste avec celle formulée au mois de mai tout récemment par le premier ministre canadien Stephen Harper.
Ce dernier affirmait que ce serait au Canada « une politique économique complètement ridicule que d’imposer un prix sur le carbone » compte tenu des difficultés actuelles du secteur pétrolier et gazier.
Le premier ministre canadien Stephen Harper avec entre les mains une enseigne contre la taxe au carbone lors d’un rassemblement de partisants conservateurs l’an dernier.
Le virage des provinces canadiennes vers le marché du carbone
En avril dernier, la province de l’Ontario se jetait, de tout son poids dans le marché du carbone la plus importante province canadienne annonçait, qu’elle se joignait au combat contre le carbone aux côtés du Québec, de la Colombie-Britannique et de la Californie.
Grâce à son seul poids démographique, un Canadien sur trois vivants en Ontario, cette province pourrait déclencher une vague écologique, un effet domino sans précédent qui verrait basculer le Canada résolument dans le camp des pays « verts ».
L’Ontario est dans les faits quelque peu en retard sur le Québec où vit près d’un Canadien sur quatre et qui depuis le 1er janvier dernier a mis en place un régime qui fait en sorte que les consommateurs et les entreprises du Québec doivent payer pour les émissions de gaz à effet de serre générées par leurs activités.
Depuis 6 ans, la Colombie-Britannique dans l’ouest du pays mise elle aussi sur une taxe sur le carbone.
Aide-mémoire… Taxe sur le carbone ou marché du carbone : quelle option doivent choisir les provinces canadiennes?
Depuis 2009, des pays comme le Danemark, la Finlande, la Norvège, la Suède et la province canadienne de Colombie-Britannique ont décidé de prélever une taxe carbone et d’autres comme la Nouvelle-Zélande ont mis en place un véritable marché d’échange de quotas d’émissions.
La taxe carbone est une taxe environnementale qui cherche à limiter l’émission de dioxyde de carbone et les gaz à effet de serre en faisant payer les pollueurs en proportion de leurs émissions de GES.
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