Le nombre de Canadiens vivant avec des handicaps résultant d’un accident vasculaire cérébral (AVC) augmentera de manière très importante au cours des deux prochaines décennies.
Une nouvelle étude publiée jeudi dans le revue médicale américaine Stroke affirme qu’à cause du vieillissement, de la croissance de la population nationale et de l’augmentation du nombre de survivants aux AVC, le nombre de Canadiens aux prises avec des séquelles handicapantes à long terme à la suite d’un AVC pourrait doubler dans certaines régions du Canada d’ici 2038.
L’étude, qui a été réalisée pour le Partenariat canadien pour le rétablissement de l’AVC de la Fondation des maladies du coeur et de l’AVC, la Fondation des maladies du coeur et de l’AVC et l’Ontario Stroke Network, note qu’au moins 405 000 Canadiens vivaient avec des séquelles handicapantes d’un AVC en 2013. Cette statistique dépasse de 30 % les estimations précédentes.
L’auteur principal de l’étude, le Dr Hans Krueger, économiste et professeur auxiliaire à l’Université de la Colombie-Britannique estime que « Le nombre de personnes avec des séquelles débilitantes à long terme dues à un AVC se situera entre 654 000 à 726 000 d’ici 2038 ».
La prévalence de survivants d’AVC handicapés pourrait augmenter de 49 à 54 pour cent au Québec et de 68 à 74 % en Ontario d’ici 2038. L’augmentation projetée la plus importante, de l’ordre de 100 à 128 % par rapport à 2013, aurait lieu dans les provinces des Prairies, selon l’étude.
Les besoins en réadaptation et en soutien médical des survivants à un AVC suivraient donc la même courbe de croissance.
Le verre à moitié plein
Le Dr Mark Bayley, directeur médical du programme de réadaptation du cerveau et de la moelle épinière de l’Institut de réadaptation de Toronto considère que tout n’est pas négatif dans cette étude. « La bonne nouvelle est que le nombre de survivants à un AVC augmente. Nous devons donc être prêts à répondre aux besoins de ces personnes qui devront recevoir un soutien et des soins médicaux et trouver comment nous pouvons optimiser leur qualité de vie ».
Environ 36 % des gens qui survivent à un AVC souffrent encore d’handicaps importants cinq ans plus tard, principalement des problèmes de mobilité, des troubles du langage et de fonctionnement cérébral.
Le Dr Bayley estime toutefois que cette proportion est probablement inférieure à la réalité, parce qu’elle ne tient pas compte des gens qui vivent avec les effets plus subtils de « mini-AVC » soit des accidents ischémiques transitoires (AIT). Leurs effets sont moins dévastateurs que ceux d’un AVC, mais peuvent s’accroître avec le temps.
Les projections précédentes estimaient à environ 315 000 le nombre de Canadiens vivant avec des handicaps résultant d’un AVC. Les chercheurs estimaient que ces chiffres étaient dépassés, car ils ne tiennent pas compte des enfants de moins de 12 ans et des personnes vivant dans des établissements de soins longue durée. Ces deux groupes ont donc été inclus dans la plus récente étude.
Quelques faits:
- Environ 62 000 AVC surviennent au pays chaque année, soit un toutes les 9 minutes, et des centaines de milliers de personnes vivent avec ses séquelles.
- seulement 17 % des personnes victimes d’un AVC admises à l’hôpital en meurent, ce qui représente une diminution relative de 5 % par rapport aux deux années précédentes.
- Plus de 83 % des victimes d’un AVC qui se rendent à l’hôpital survivent.
- En général, 1,9 million de cellules cérébrales meurent chaque minute après un AVC
(Avec La Presse Canadienne et la Fondation des maladies du coeur et de l’AVC )
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.