Une photojournaliste américaine, dont le travail a été primé, utilise sa lentille pour attirer l’attention sur les conséquences des pensionnats autochtones en Saskatchewan et ailleurs au pays.
Plusieurs photos prises par Daniella Zalcman de survivants saskatchewanais des pensionnats autochtones sont publiées sur la page Instagram du magazine The New Yorker. Ces portraits ont été pris avec son iPhone et un appareil photo à pellicule lors de sa récente visite dans la province des Prairies Canadiennes.
« J’ai travaillé sur plusieurs histoires lourdes et sombres dans ma carrière, mais celle-ci est l’histoire la plus déprimante sur laquelle j’ai travaillé. »— Daniella Zalcman, photojournaliste
Mme Zalcman, qui vit à New York et à Londres, croit que les gens en général, et les Canadiens en particulier, n’en savent pas assez sur les effets et sur l’histoire qui entourent les pensionnats autochtones.
« J’ai appris à quel point le traumatisme intergénérationnel peut être grave et c’est quelque chose à quoi on ne pense pas », dit Danielle Zalcman. « Nous croyons que les choses du passé sont révolues, mais ce n’est pas le cas. »
La photographe ne connaissait pas les pensionnats autochtones avant l’année passée, jusqu’à ce qu’elle assiste à une conférence à Melbourne, en Australie, sur le sida.
L’organisation pour laquelle elle travaillait, le Pulitzer Center for Crisis Reporting, lui a demandé de travailler sur une histoire concernant le VIH et les Premières Nations.
Elle a voyagé en Saskatchewan, en Colombie-Britannique et en Ontario en octobre 2014 pour couvrir la crise du sida chez les Autochtones.
« J’ai rapidement réalisé que chaque personne que j’ai interviewée était soit une victime directe des pensionnats, soit l’enfant d’un survivant des pensionnats », dit Mme Zalcman. C’est alors qu’elle a commencé à s’intéresser à ce sujet.
Rendre ces histoires plus accessibles
Les nombreuses histoires que la photographe a entendues dans ses reportages l’ont convaincue de faire une exposition itinérante avec ses portraits.
« Je veux que [ces histoires] soient accessibles et j’aimerais rejoindre les Canadiens et les Américains parce que je crois qu’il n’y a pas assez de gens qui connaissent cette histoire », explique Daniella Zalcman.
Elle est déçue des conclusions de la Commission de vérité et réconciliation, car les témoignages ne sont pas offerts en ligne et sont seulement accessibles à l’Université du Manitoba.
Mme Zalcman espère que son travail favorisera une meilleure connaissance du public des pensionnats autochtones et que cela fera partie du processus de guérison.
RCI et Radio-Canada Saskatchewan
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