Après presque dix ans sous un gouvernement conservateur, le Canada n’investit plus maintenant que le tiers des montants d’aides internationaux recommandés par l’ONU aux grands pays développés.
Les plus récentes données dessinent l’image d’un pays qui se retranche du reste du monde sauf quand il est question de faire battre en retrait la mortalité maternelle et infantile.
Un document gouvernemental confidentiel nous apprenait en effet récemment que la contribution financière du Canada en matière de développement international, déjà « relativement faible », était « en chute » très marquée.
Le Canada est très loin d’atteindre la cible internationale de 0,7 % du revenu national brut pour l’aide publique au développement. Notre part du revenu national brut consacrée à l’aide internationale est passée de 0,34 % en 2010-2011 à 0,27 % en 2013-2014. Et cette part ne serait maintenant plus que de 0,24 % selon le document ministériel.
De plus, « il n’existe « aucun plan » sur la table des politiciens à Ottawa concernant l’avenir de notre contribution au plan de développement international pour l’après-2015.
ÉcoutezSeulement 46 % des Canadiens se disent fiers de l’image de leur pays à l’étranger
Selon une récente enquête de Statistique Canada dévoilée au début octobre, la fierté des Canadiens par rapport à l’image de leur pays à l’étranger semble en net déclin et si plus d’une raison peut motiver ce sentiment, tel que la faiblesse de nos engagements environnementaux internationaux, nul doute que la diminution de l’investissement humanitaire canadien à l’étranger y est pour beaucoup.
En 2012, affirmant vouloir revoir l’efficacité de notre aide internationale, le gouvernement canadien conservateur de Stephen Harper annonçait qu’il allait dorénavant investir 80 % de ses ressources bilatérales dans seulement 20 pays ciblés en conformité avec les priorités de la politique étrangère du Canada. Restait alors à définir plus ouvertement ce qu’étaient ces nouvelles priorités de notre politique étrangère.
En septembre 2013, dans un geste perçu comme un abandon des principes de l’Agence canadienne de développement international au profit d’intérêts commerciaux, le gouvernement annonçait que ses diplomates et ambassades devraient dorénavant travailler aux services de l’industrie canadienne.
Un virage mercantile qui a déteint sur l’ensemble de notre implication internationale affirment plusieurs experts.
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Le virage économique de notre aide humanitaire
Là où le Canada fait encore une différence au niveau de son aide humanitaire
En décembre 2000, l’ONU a mis en place les huit Objectifs de développement du millénaire 2000-2015 qui incluait la réduction des 2/3 la mortalité infantile.
Le premier ministre canadien Stephen Harper a lancé lors de son dernier mandat une initiative pour lutter contre la mortalité maternelle et infantile dans les pays en voie de développement qui suscite l’éloge partout dans le monde.
Lors de la tenue d’une importante conférence internationale qui se déroulait à Toronto, le sommet international sur la santé maternelle, le gouvernement Harper annonçait des investissements de 3,5 milliards de dollars étalés sur les années 2015 à 2020 dans le but de réduire le nombre de décès chaque année de mères, de nouveau-nés et de jeunes enfants dans les pays développés.
La Vaccination et la collecte des statistiques pour améliorer le type et la quantité de soins offerts aux enfants et aux mères font partie de la stratégie canadienne, mais aussi le combat contre la sous-alimentation.
D’importants progrès contre la mortalité infantile ont été enregistrés depuis. La malnutrition et la sous-nutrition sur la planète sont passées de 24 % à 14 % depuis l’an 2000. La mortalité infantile elle a baissé de près de la moitié et la mortalité maternelle globale a chuté de 45 %.
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