Après les policiers de Toronto le printemps dernier, ce sera au tour des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) d’accueillir dans leurs rangs des caméras corporelles dans le cadre d’un projet pilote.
Le nouveau directeur du SPVM, Philippe Pichet, affirme que l’initiative se réalisera dans les prochains mois faisant ainsi échos aux souhaits en ce sens exprimés en mai dernier par le maire de Montréal, Denis Coderre à la suite de la publication dans les médias sociaux de vidéos amateurs montrant des séquences d’arrestations policières musclées.
Le maire affirmait alors que le SPVM devait « songer sérieusement » à l’utilisation des caméras pour ses agents. Ces caméras permettraient selon des spécialistes de mieux comprendre toutes les circonstances entourant certaines interventions policières et de ne plus avoir à s’en remettre uniquement aux images trop souvent partielles et incomplètes filmées par de simples citoyens.
Selon différentes sources, les policiers montréalais auraient eux-aussi hâte d’aller de l’avant, car ils souhaitent qu’on puisse montrer aux citoyens les deux côtés de la médaille du début à la fin lors des interventions policières.
Un comité va maintenant décider des détails du déploiement des caméras à Montréal
En mai dernier, la police de Toronto a amorcé un projet pilote d’un an en équipant 100 de ses policiers de ces caméras corporelles. À Montréal, cinquante policiers seront équipés à leur tour de caméras corporelles dans le cadre d’un projet-pilote qui débutera au printemps.
Le projet-pilote s’étendra ensuite sur huit mois. On ignore cependant si les caméras fonctionneront ou non en continu sans possibilité d’être désactivée.
Un comité devra préciser ces normes et débattre également de certaines questions éthiques ou légales liées à l’utilisation des images en cours ou autre.
ÉcoutezAide-mémoire…
Selon les données issues de différents projets pilotes réalisés à travers le monde, l’installation de ces caméras sur les policiers a permis de faire baisser le taux de criminalité, une diminution de 14 % à 88 %, selon les régions.
Et la vie privée de l’honnête citoyen dans tout ça?
L’arrivée de cette nouvelle technologie pour seconder nos policiers vient semer l’inquiétude chez certains Canadiens. Il y aurait des risques pour la vie privée d’honnêtes citoyens qui se trouveraient par hasard sur les lieux d’un crime.
Ces préoccupations ont fait surface récemment lorsque le Service de police de Calgary dans l’Ouest canadien, une grande ville d’un million d’habitants, avait confié son intention mardi d’utiliser un logiciel de reconnaissance faciale de conception américaine afin de pouvoir comparer les photos de casiers judiciaires à des photos ou des vidéos qui seraient prises sur des lieux de crime par exemple par des caméras de sécurité.
La commissaire provinciale à la vie privée s’était dite très inquiète, car cette technologie de reconnaissance faciale pose selon elle de véritables problèmes d’atteinte à la vie privée pour des personnes qui n’auraient rien à voir avec les crimes commis.
Sur le même thème…
Des policiers porteront des caméras corporelles dès le printemps – Journal de Montréal
Le SPVM testera les caméras sur les agents – Journal Métro
Montréal: caméras et uniformes dans les taxis dès janvier 2016 – RCI
Travail des policiers : « il faut rappeler l’être vulnérable sous l’uniforme » – Radio-Canada
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.