Alors que les coûts du réchauffement climatique ne cessent de s’additionner, un élément de discussion présent lors des négociations de Paris est le rôle joué par le gaspillage et la gloutonnerie alimentaire dans les pays riches comme le Canada.
On commence à réellement apprécier l’impact de ce gaspillage sur l’environnement lorsqu’on découvre que les familles canadiennes jettent chaque année entre 700 $ à 1600 $ en aliments à la poubelle. C’est l’équivalent d’un sac d’épicerie sur quatre dans un pays où près d’un citoyen sur quatre a maintenant un problème de surpoids.
Même dans une ville canadienne comme Vancouver qui pour plusieurs a la réputation d’être la grande ville canadienne la plus sensible à l’environnement, on y gaspillerait chaque jour selon des données prélevées par Radio-Canada, 30 000 œufs, 32 000 pains, 70 000 tasses de lait, 16 000 bananes et 80 000 pommes de terre.
Ce n’est pas uniquement parceque les Canadiens font mal leur épicerie. C’est aussi un problème de conservation des aliments, de transports déficients avant la vente en épicerie et aussi avouons-le, un problème de gloutonnerie et ultimement de malbouffe.
Un meilleur contrôle alimentaire réduirait l’empreinte sur l’environnement
Il y a un peu plus d’un mois, la Société ontarienne de gestion des déchets (dans la province canadienne de l’Ontario ) et plusieurs autres partenaires nationaux ont publié un important rapport, intitulé « Rethink Organic Waste: A circular strategy for organics », qui recommande l’adoption « d’incitatifs fiscaux et… de nouvelles politiques gouvernementales visant à éviter la création de déchets alimentaires grâce à des mécanismes tels que des programmes de don d’aliments ».
« Un tel incitatif fiscal n’aurait pas pour vocation de s’attaquer aux causes systémiques de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire, mais il ferait partie des outils dont on a besoin pour réduire le gaspillage des aliments comestibles », explique Mike Layton, conseiller municipal de la Ville de Toronto et membre du groupe de travail à l’origine de cette motion.
grain.org
Le saviez-vous? – L’élevage est responsable de 80 % des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture, ce qui correspond à 18 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre des activités humaines. – Le bétail produit a lui seul environ 40 % des émissions de ce gaz dans le monde, les engrais minéraux 16 pour cent et la combustion de la biomasse et les résidus de culture environ 18 %.
Des études ont montré qu’un incitatif fiscal même modeste permettrait de récupérer de grandes quantités d’aliments qui finiraient autrement dans les dépotoirs.
Une telle mesure aiderait donc les villes canadiennes à mieux prévenir la production de déchets tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et l’insécurité alimentaire.
Cet incitatif fiscal fédéral serait spécifiquement conçu pour encourager les producteurs et les détaillants de denrées alimentaires à donner les aliments comestibles invendus à des organismes de bienfaisance au service des ménages canadiens au lieu de les jeter au dépotoir.
D’autres au Canada préconisent maintenant une approche punitive : depuis le 1er janvier de cette année, les déchets alimentaires ne sont plus permis dans les poubelles de la grande région de Vancouver.
Ces aliments doivent être absolument compostés et cette obligation vise aussi bien les simples citoyens, les entreprises, les épiceries et les restaurants. Ceux qui ne le font pas doivent payer une amende. Vancouver a aussi copié une initiative britannique créée il y a 8 ans et baptisé « Love Food Hate Waste » et qui a permis là-bas de diminuer le gaspillage alimentaire de 21 %.
Incroyable, mais vrais 300 millions de repas seraient jetés dans les décharges canadiennes chaque année – Pas moins de 40 % des aliments que nous produisons au Canada sont gaspillés, et près de la moitié de ces pertes surviennent le long de la chaîne d’approvisionnement, entre les exploitations agricoles et les magasins d’alimentation. – On estime qu’au Canada, le gaspillage des aliments représente une perte de 31 milliards de dollars, soit 2 % du produit intérieur brut du pays. – Le coût pour les entreprises ainsi que pour les municipalités, qui sont responsables de la gestion des déchets organiques, est relativement élevé.
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