Plusieurs spécialistes au Canada proposent de retenir certains modèles électoraux plus représentatifs adoptés progressivement depuis 30 ans par de nombreux pays notamment en Europe.

Plusieurs spécialistes au Canada proposent de retenir certains modèles électoraux plus représentatifs adoptés progressivement depuis 30 ans par de nombreux pays notamment en Europe.
Photo Credit: RCI

Envié dans le monde, le système électoral canadien va se moderniser

Selon la ministre canadienne des Institutions démocratiques, Maryam Monsef, le système canadien, dans sa forme limitée actuelle, uninominale majoritaire à un tour, serait tout de même le bienvenu encore aujourd’hui dans plusieurs démocraties naissantes comme l’Afghanistan.

Cette ministre qui a reçu la responsabilité d’honorer la promesse du premier ministre Justin Trudeau aux dernières élections de bâtir un tout nouveau système électoral plus représentatif estime cependant qu’une démocratie mature, comme le Canada, peut faire mieux.

Elle a donc préciser hier son appui publiquement à « un système démocratique plus fort » qui amènerait plus de Canadiens à voter et qui permettrait la participation de ceux qui se sentent actuellement ignorés, qui croient que leurs problèmes ne comptent pas.

Elle croit qu’il y a une occasion, avec son gouvernement et le 150e anniversaire du Canada qui approche en 2017, de renforcer et de moderniser le système électoral canadien.

La ministre fédérale des Institutions démocratiques, Maryam Monsef
La ministre fédérale des Institutions démocratiques, Maryam Monsef © PC/Adrian Wyld

Les Canadiens seront dans une première étape consultés

Mme Monsef rejette en bonne partie les demandes du Parti conservateur qui veut la tenue d’un référendum au pays sur le type de système électoral qui sera ultimement recommandé par un comité multipartite, qui doit bientôt être constitué.

« Nous devons considérer différentes façons de voter, oui, mais nous devons aussi considérer le vote en ligne, nous devons aussi considérer le vote obligatoire. Certains suggèrent même que nous considérions l’âge du vote… », a-t-elle dit.

« Donc, réduire cette conversation nationale à un simple “oui ou non” dans un référendum est un raccourci et ne rendrait pas service aux Canadiens et à cette occasion incroyable que nous avons de faire participer les Canadiens ».

Deux des trois principaux partis au Parlement canadien sont en faveur d’une modernisation

C’est le NPD de Thomas Mulcair qui a été le premier à discuter sérieusement il y a près d’un an de la nécessité de réformer le système électoral canadien qui est maintenant à la traîne par rapport à ceux des autres grands pays industrialisés sur la question du vote proportionnel.

Ce parti de centre-gauche plaide pour un scrutin proportionnel mixte, alors que le Parti libéral de Justin Trudeau est en faveur depuis une annonce en juin dernier d’un système dit préférentiel.

Le chef du NPD, Thomas Mulcair entend être en candidat aux prochaines élections de 2019 dans un système électoral modernisé.
Le chef du NPD, Thomas Mulcair entend être en candidat aux prochaines élections de 2019 dans un système électoral modernisé. © ICI Radio-Canada

Le savez-vous?
Ce qu’est un système électoral préférentiel
Dans ce type de système, l’électeur indique son choix de candidats en ordre de préférence : 1, 2, 3, 4 et ainsi de suite.
Le candidat sur cette liste qui obtient le moins de « 1er choix » est éliminé.
On examine ensuite, quel est le 2e choix de ceux qui ont voté pour lui, et l’on attribue ces votes à cet autre candidat.
On élimine ensuite le candidat qui après cette redistribution de votes reçoit le moins de votes.
Ainsi de suite, jusqu’à ce qu’un candidat obtienne plus de 50 % des votes, après quoi il est déclaré élu.

Justin Trudeau
Justin Trudeau, lors d’une conférence de presse au lendemain de son élection. Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, s’engageait spécifiquement s’il était élu à mettre un nouveau système préférentiel en place à temps pour les élections de 2019. © Chris Wattie / Reuters

Que pensent les Canadiens?

Certains sondages ont montré que les Canadiens ne sont pas particulièrement désireux de changer le système actuel, dans lequel le candidat qui remporte le plus de votes dans une circonscription gagne son siège, souvent avec beaucoup moins que 50 % du vote.

Cela dit, le système démocratique canadien n’avait droit qu’à un C en mars dernier dans un sondage de la firme Samira où 4 Canadiens sur 10 disaient se méfier de leurs politiciens.

L’enquête suggèrait qu’une proportion importante de Canadiens ne prennent pas part à la politique au-delà du vote toutes les trois, quatre ou cinq années et qu’ils ne font pas confiance à leurs partis fédéraux ou a leurs parlementaires.

Un peu plus de quatre Canadiens sur 10 ont affirmé même qu’ils n’ont pas eu une seule conversation politique dans les 12 derniers mois, selon cette enquête réalisée pour le compte de Samara Canada, un organisme de bienfaisance non partisan qui travaille à améliorer la démocratie canadienne.

Méthodologie

Samara Canada a réalisé son enquête en ligne et a utilisé un échantillon national représentatif de 2406 Canadiens du 12 décembre au 31 décembre 2014. L’enquête était menée par la firme Qualtrics avec l’aide du professeur Peter Loewen, de l’Université de Toronto et le professeur Daniel Rubenson de l’Université Ryerson.

RCI avec La Presse canadienne

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Catégories : International, Politique
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