Le Canada veut retrouver sa place au sein des Nations Unies. Non seulement Ottawa souhaite siéger au Conseil de sécurité, mais également il se réengage dans les opérations de maintien de la paix. Le premier ministre Justin Trudeau l’a indiqué au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, en visite jeudi à Ottawa.
Le Canada « est impatient de renforcer sa relation avec les Nations unies dans les prochaines années ». Ces mots sont de Justin Trudeau. En conférence de presse avec le secrétaire général des Nations Unies, le premier ministre canadien a dit à son hôte que le Canada souhaite reprendre la place qui a toujours été sienne en matière de maintien de la paix, et contribuer davantage à la médiation, à la prévention des conflits ainsi qu’aux efforts de reconstruction post-conflits.
En réaction aux propos du premier ministre canadien, M. Ban a observé que si la température est froide en ce moment au Canada, la relation entre les Nations unies et Ottawa, elle, est très chaleureuse.. Il a expliqué qu’il est venu à Ottawa pour « saluer avec enthousiasme » le réengagement du Canada dans l’ONU.
Dix années de relations glaciales
Sous les Conservateurs, le Canada a passé une dizaine d’années à bougonner contre les Nations Unies. Et pour cause : le gouvernement Harper, farouche défenseur d’Israël, reprochait notamment à l’ONU ce qu’il considérait comme une attitude hostile à l’égard du pays de Benjamin Netanyahou dans le conflit israélo-palestinien. Ottawa reprochait aussi à l’Onu la façon dont elle était administrée.
En 2009, le premier ministre Stephen Harper avait même quitté New York la veille de l’Assemblée générale pour assister à l’inauguration d’un établissement de la chaîne canadienne de restaurants Tim Hortons à Oakville, en Ontario.
Mais le désamour entre Ottawa et l’Onu était réciproque. En 2010, le Canada n’a pas réussi à se faire élire au Conseil de sécurité. Une défaite humiliante qu’on a expliqué justement par le soutien indéfectible du Canada à Israël. Ce qui aurait fait perdre des votes parmi les 57 pays musulmans et arabes des Nations Unies.
Le désengagement du Canada de l’Afrique et sa timidité dans la lutte contre les changements climatiques, un dossier cher à l’ONU sont aussi évoqués pour expliquer la défaite canadienne.
Rebatir les ponts
Défenseur de l’idée qu’avec son gouvernement libéral, « le Canada est de retour ». M. Trudeau a informé M. Ban que le réengagement de son pays dans l’ONU comprend « une candidature au Conseil de sécurité ». Le premier ministre dit réfléchir à divers scénario qui pourraient se présenter dans les prochaines années afin de concrétiser ce retour au Conseil de sécurité.
L’envoi de Casques bleus canadiens à des missions de l’ONU en Afrique francophone figure également dans les projets abordés par MM. Trudeau et Ban.
(Avec l’AFP)
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