Victoria Kaspi, professeure à l’Université McGill et astrophysicienne qui étudie les très exotiques « étoiles zombies » est la lauréate de cette année de la Médaille d’or Gerhard-Herzberg du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Elle devient ainsi la première femme à remporter le prix scientifique le plus prestigieux du pays.
Le prix, qui inclus aussi une subvention de recherche de 1 million de dollars, a été décerné chaque année depuis 1991 en reconnaissance de l’excellence scientifique dont les chercheurs font preuve ainsi que de leur influence sur la science au niveau mondial.
La médaille et l’argent de la bourse seront officiellement rendus à Victoria Kaspi par le gouverneur général David Johnston, lors d’une cérémonie à Ottawa ce mardi soir.
Ses découvertes
Mme Kaspi est l’une des experts du monde en matière d’étoiles à neutrons, ces anciens débris d’étoiles massives de la Voie lactée. Son équipe de chercheurs a obtenu des résultats remarquables en astrophysique puisque ses travaux dévoilent l’évolution et la mort des étoiles, ainsi que la composition de la matière dans des conditions extrêmes.
Les étoiles dont Kaspi est la spécialiste sont parfois appelés « étoiles zombies » et se forment lorsqu’une étoile massive à court de carburant explose et devient une supernova, mais ne s’effondre pas au point de devenir un trou noir.
«Ces étoiles ont des propriétés très exotiques qui nous permettent de tester les théories physiques de manière que vous ne pouviez jamais imaginer faire ici sur Terre », a déclaré Kaspi. Par exemple, « si vous prenez une cuillère à café pleine de la matière d’une étoile à neutrons, il pèsera un milliard de tonnes. Elles ne sont faites des matières que nous connaissons sur Terre », a dit en entrevue avec le réseau anglais de Radio-Canada, CBC news.
Kaspi a découvert une rare magnétoile (connue aussi par le nom de magnétar) dont le comportement étrange a suscité beaucoup d’attention et de débat après que sa découverte ait été publiés dans la revue Nature en 2013. Une magnétoile est une étoile à neutrons qui possède une champ magnétique particulièrement fort.
Étant donné qu’il s’agit d’une forme de matière existante dans l’univers, les scientifiques de l’équipe de Victoria Kaspi essaient de comprendre la nature de la matière dont elles sont formées ses étoiles.
Une grande partie de ses recherches regarde les pulsars, un type particulier d’étoile à neutrons qui tourne à des vitesses énormes tout en rayonnant des ondes radio qui peuvent être détectés par des impulsions rythmiques sur Terre.
« La recherche de Kaspi a eu « un impact majeur dans le domaine de l’astrophysique », dit le communiqué du Conseil de recherches en génie et en sciences naturelles du Canada.
Ses réalisations comprennent :
- La découverte du pulsar dont la rotation est la plus rapide connu à date : il tourne à 716 fois par seconde.
- La réalisation d’un nouveau test, plus extrême, de la théorie générale de la relativité d’Albert Einstein, et ce, à partir d’observations d’un pulsar binaire (deux pulsars en orbite l’un autour de l’autre).
- La trouvaille de la deuxième magnétoile dans notre galaxie – une étoile rare avec un champ magnétique colossal. Ces observations du comportement étrange de la magnétar ont suscité beaucoup d’attention et de débat suivant leur publication dans la revue Nature en 2013.
« Enthousiasmée, ravie, honorée »
Kaspi a dit qu’elle savait que son université l’avait nominé pour la médaille Herzberg, mais que lorsqu’elle a reçu l’appel téléphonique lui disant qu’elle avait gagné elle avait déjà oublié tout sur cette nomination.
« Oh, j’ai été assez surprise, heureuse, honoré » » dit-elle tout en ajoutant qu’elle a toujours été fascinée par le ciel nocturne depuis son enfance. « Et, malgré que je déteste de l’admettre, je suis une fan de Star Trek ».
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