Entre 1936 et 1939, quelques années après le crash boursier, la rémunération moyenne des 150 dirigeants les mieux payés des 50 plus grandes entreprises américaines représentait 82 fois le salaire moyen.
En 2013, le patron américain gagnait 353 fois le salaire d’un employé tandis que le patron au Canada gagnait 206 fois le salaire moyen de ses employés. L’écart entre les salaires des patrons et ceux des employés a commencé à s’accélérer dans les années 80-90, mais voici qu’il s’accentue encore plus rapidement.
En fait, aujourd’hui, après les États-Unis, c’est au Canada que l’écart salarial entre patrons et employés est le plus élevé au monde selon des données citées en 2013 par le journal français Le Monde.
Si l’Américain à haut revenu vers 1905 était par essence un baron d’industrie possédant des usines, nos riches patrons aujourd’hui au Canada sont des cadres supérieurs qui cumulent les primes et les options d’achat d’actions.
Les inégalités entre simples travailleurs et leurs patrons avaient atteint en 1929 des sommets comparables à ceux qu’on retrouve maintenant de nos jours en Amérique du Nord.
Le comportement des patrons comme baromètre des écrasements ou des envolées en bourse
En cette période de grande incertitude sur les marchés boursiers, alors que les petits investisseurs se demandent s’ils doivent encore acheter ou plutôt vendre, le comportement en bourse des millionnaires étonne le commun des mortels.
On voit des banquiers investir sans hésiter des millions pour acheter des titres de leur entreprise. D’abord, c’est qu’ils en ont les moyens : les dirigeants d’entreprises canadiennes ont gagné en moyenne près de 9 millions de dollars en 2014, plus de 200 fois le salaire moyen du Canadien ordinaire.
Les banquiers et les riches de notre monde sont aussi motivés par le fait que quand le petit investisseur sans grand sens financier se retire, c’est souvent le signal pour lui d’investir et vice et versa : John Rockefeller, le plus célèbre milliardaire de l’histoire américaine, avait coutume de dire qu’il avait vendu toutes ses actions juste avant la crise de 1929, quand son chauffeur lui avait demandé des conseils boursiers.
ÉcoutezL’employeur s’enrichit et des travailleurs s’appauvrissent aussi
Mais aujourd’hui, il semble que de plus en plus de Canadiens se tournent vers des emplois précaires.
Selon les dernières données de Statistique Canada, plus de 1 million de Canadiens travaillent pour une moyenne de 10 $ l’heure. C’est 7 % de tous les salariés canadiens.
En fait, une tendance lourde s’installe qui menace l’existence même de la classe moyenne : de 1995 à 2013, plus de la moitié des emplois créés dans les 34 pays de l’OCDE, y compris le Canada, étaient à temps partiel.
Le saviez-vous?
La redistribution de la richesse à ses limites
– Si en 2014 vous aviez divisé la rémunération totale des 100 PDG les mieux payés au Canada (796 millions de dollars) par le nombre total d’employés qui travaillent pour ces PDG (2 423 530) cela aurait donnerait à chacun d’eux la somme supplémentaire de de seulement 328 dollars par année.
– Redistribuer la richesse a ses limites : étant donné que le revenu annuel moyen des Canadiens en 2014 était de 46 624 $, cela aurait représenté une augmentation salariale de 0,7 %!
Avec la contribution de Francis Plourde et Serge Olivier, de Radio-Canada
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