(Ben Gabbe-Getty, Steven Price/CP, Ben Gabbe-Getty, Frank Gunn/CP, Ben Gabbe & Malcolm Taylor/Getty)

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Être Noir au pays des Cowboys et des Prairies canadiennes

Il y a une trentaine d’années, lorsque vous marchiez dans les rues de l’une des grandes villes des Prairies canadiennes, donc dans l’ouest du pays, vous rencontriez peu fréquemment une personne de couleur noire. Étonnant, mais vrai : moins de 1 % de la population appartenait à cette minorité visible. 

La situation a depuis beaucoup évolué notamment en raison de l’immigration d’Africains. Cela a provoqué notamment des bouleversements au sein même des communautés francophones de l’ouest du pays, elles-mêmes en situation minoritaire et constituant généralement moins de 3 % de la population.

Les structures d’accueil pour nouveaux arrivants francophones mises sur pieds par les organisations françaises de l’Ouest canadien, particulièrement celles dans la province de l’Alberta se sont vues sérieusement critiquées, car si elles étaient bien outillées pour faciliter l’intégration des blancs du Québec, elles semblaient fermées et même réfractaires à la présence et aux besoins des Africains.

Beaucoup de choses ont changé depuis. Les associations canadiennes françaises ont ajouté de la couleur à leurs opérations et beaucoup d’Africains ont mis sur pieds leurs propres organisations.

Le travail est immense, car encore aujourd’hui, les jeunes blancs unilingues anglophones de l’Ouest canadien peuvent être facilement influencés par les préjugés des plus vieux qui eux ont connu un monde qui était tout blanc.

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Archives de l’Alberta
Archives de l’Alberta

Le saviez-vous?
John Ware était le John Wayne noir de la province de l’Alberta
L’histoire de John Ware est digne des plus extraordinaires légendes du far ouest.
Né esclave en 1845 dans l’État de la Caroline du Sud dans une plantation de cotons aux États-Unis, John Ware aurait grandi au Texas, et vers 1865 il aurait acquis sa liberté par la Proclamation d’émancipation après un dur travail dans les fermes d’élevage texanes.
En 1882 John Ware est embauché pour apporter trois mille têtes de bétail des États-Unis vers ce qui allait devenir la province de l’Alberta.
Peu de temps après, le cowboy noir créa son propre ranch en 1890 près de la rivière Red Deer. Avec sa femme Mildred il aura par la suite cinq enfants.
On dit qu’il pouvait s’en prendre à un bouvillon, une bête tout de muscle et lutter avec celui-ci à mains nues jusqu’à le jeter sur le dos.
Lisez la suite :
John Ware: le légendaire cowboy de l’Alberta – EncereNoir.com

John Ware, l’un des premiers cowboys noirs canadiens
John Ware, l’un des premiers cowboys noirs canadiens © Postes Canada

Les débuts de l’histoire des noirs au pays des Prairies canadiennes

Il y avait déjà des pionniers noirs dans l’ouest du Canada dès avant 1905, années de créations de certaines de nos provinces des Prairies. Mais ils étaient très rares.

De 1905 à 1911, plus d’un millier de Noirs américains ont immigré dans l’ouest du pays, et des milliers d’autres les auraient suivis si le Canada s’était montré plus accueillant affirment des historiens.

En 1908-1909, de petites communautés noires se sont installées à Wildwood (province de l » Alberta.) et près de Maidstone (Province de la Saskacheawan.)

Pendant les deux années suivantes, une petite colonie s’établit à Campsie, près de Barrhead (Alberta.), et de plus importantes, à Breton et à Amber Valley, juste à l’est d’Athabasca (Alberta.).

Ces immigrants choisissent de demeurer dans les villes pour y chercher du travail plutôt que de devenir agriculteurs et développer le territoire. Edmonton, en Alberta surtout, en attire un nombre significatif et, en 1910, il est établi qu’une centaine de Noirs y vivent.

La rumeur selon laquelle d’autres vagues d’immigrants noirs se préparent à arriver dans l’Ouest canadien provoque tout un tumulte. L’Edmonton Board of Trade (Chambre de commerce) prend la tête du mouvement et, en 1910, déclare : « Nous voulons des colons qui vont s’assimiler au peuple canadien et un Noir ne pourra jamais le faire. ». 3 000 résidents d’Edmonton sur 25 000 signent une pétition demandant au premier ministre canadien de fermer les frontières à d’autres immigrants noirs.

Les autorités de l’Immigration du Canada approuvent ce point de vue et elles vont tenté d’empêcher que les Noirs en Afrique notamment ne reçoivent de la documentation liée à l’immigration au Canada, et on utilise des contrôles médicaux et d’autres moyens dissuasifs pour éviter l’arrivée de nouveaux Noirs.

Source – Encyclopédie canadienne

L'avenue Jasper dans la ville d'Edmonton en 1896. Photo crédit : Gouvernement du Canada.

L’avenue Jasper dans la ville d’Edmonton en 1896. Photo crédit : Gouvernement du Canada.

Avec la contribution d’Adrianne Côté, Jacques Beaupré, Arnaud Decroix et Marie Villeneuve de Radio-Canada

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Catégories : Immigration et Réfugiés, Société
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