L’édition 2007 du Guide alimentaire canadien : une source fiable pour faire des choix santé?

Un comité sénatorial estime que le Guide alimentaire canadien est dépassé

Obésité: le guide alimentaire canadien a besoin d’une cure de jouvence

Le Guide alimentaire canadien devrait être révisé au plus vite afin de lutter contre le grave problème d’obésité qui sévit actuellement au pays. Cette recommandation est  du comité sénatorial qui a publié mardi les conclusions d’une étude effectuée sur une période de plus d’un an.

L’obésité, on le sait, est un problème au Canada. Selon Statistique Canada, le nombre d’enfants et d’adolescents de 3 à 19 ans a plus que doublé, en 40 ans, passant de 5% à 13 %. De plus, pour le pays,  le coût annuel en soins de santé et perte de productivité de l’obésité varie entre 4,6 milliards et 7,1 milliards $.

Or, en présentant les jus de fruits comme un choix santé, le Guide alimentaire canadien, montre qu’il a besoin d’une mesure à jour, selon les sénateurs. Le document est donc jugé dépassé, parce que ne fournissant plus l’information nutritionnelle dont les Canadiens ont aujourd’hui besoin.

« Les jus de fruits, par exemple, y sont présentés comme des aliments sains, alors qu’ils ne sont en fait rien de plus que des ‘boissons gazeuses sans bulles’ », peut-on lire dans le rapport.

Une nécessaire mise à jour

Selon le comité sénatorial, « Plusieurs témoins ont affirmé que le guide alimentaire canadien s’était révélé, au mieux, inefficace et, au pire, avait contribué à l’augmentation du nombre de Canadiens souffrant d’un excès de poids et de celui des maladies chroniques liées à l’alimentation au Canada ».

jus de fruits
Les jus de fruits, présentés comme un choix santé, seraient en réalité des vecteurs d’obésité

La révision du Guide devrait être basée sur les dernières preuves scientifiques dans le domaine et prendre clairement position en faveur d’une limitation de la consommation d’aliments transformés, ajoute le rapport.

Pour  le président du comité, Kelvin Ogilvie,  le gouvernement fédéral devrait faire quelque chose pour remédier au taux élevé d’obésité au Canada.  « On ne peut plus dorer la pilule plus longtemps. La crise de l’obésité est bien réelle », soutient-il.

Le sénateur estime qu’une réduction importante de la consommation de sucre pourrait faire beaucoup sur le plan de la promotion d’un poids santé et d’un meilleur état de santé.

Le rapport suggère aussi au gouvernement d’envisager la possibilité d’interdire les publicités pour la nourriture et les boissons ciblant les enfants et de créer une taxe sur les boissons sucrées.

Jane Philpott, ministre fédérale de la Santé dans le gouvernement de Justin Trudeau.
Jane Philpott, ministre fédérale de la Santé se dit préoccupée par la question de l’obésité © PC/Sean Kilpatrick

Désapprobation de l’industrie des boissons sucrées

L’Association canadienne des boissons (ABC) dit soutenir les efforts d’Ottawa et des gouvernements provinciaux afin de promouvoir un style de vie sain. Met elle met en garde contre l’imposition de taxes sur les boissons. Une telle mesure, selon l’Association, ne permettrait pas d’atteindre l’objectif souhaité et ne reflèterait pas la baisse continue des calories provenant des boissons au Canada. De plus, soutient l’ABC, les boissons sucrées ne représentent qu’une petite partie des calories consommées par les Canadiens.

L’Association affirme que les « fabricants de boissons du Canada fournissent déjà de manière volontaire une étiquette claire concernant les calories sur le devant de tous leurs produits, en plus de ce que Santé Canada demande dans le cadre de ses exigences en matière d’étiquetage alimentaire, ce qui inclut des renseignements comme le tableau de la valeur nutritive et l’espace principal de l’étiquetage ».

Les fabricants de boissons évoquent même des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada selon lesquelles « les boissons gazeuses et les boissons de fruits ne comptent que pour quatre pour cent des calories absorbées quotidiennement par le Canadien moyen.»

La ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, se dit préoccupée par la teneur en sucre des jus. Elle est d’avis qu’il est préférable de ne pas boire trop de calories. Elle dit réfléchir aux moyens d’encourager les Canadiens à avoir de bonnes habitudes en ce qui a trait aux aliments et aux boissons.

(Avec La Presse Canadienne)

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