Mourir est inévitable, mais les causes de mortalité des Canadiens ont beaucoup changé depuis 65 ans si l’on se fie aux nouvelles données sur la mort au Canada fournies par notre agence nationale de la statistique.
« L’augmentation de la longévité, ainsi que des problèmes de santé qui peuvent venir avec le vieillissement, sont devenus la nouvelle réalité du Canada», déclare Yves Decady, auteur du nouveau rapport de Statistique Canada.
Changements dans la mortalité des Canadiens 1950-2012
Le taux annuel de mortalité pour les hommes a diminué de 1 831 décès pour 100 000 habitants à 843 décès pour 100 000 habitants, ce qui est une baisse de presque 54 % depuis 65 ans.
Les Canadiennes ont fait encore mieux que les hommes au pays durant la même période – le taux annuel étant passé chez elles de 1 475 décès pour 100 000 habitants à seulement 580 – une diminution de 60,7 pour cent.
La cause de notre mort a aussi beaucoup changé au cours des 60 dernières années. Aujourd’hui, la principale cause est le cancer, mais il y a six décennies les maladies infectieuses et les accidents étaient plus susceptibles de réclamer la vie des Canadiens.
Le rapport de Statistique Canada note l’amélioration de la santé publique dans la première moitié du 20e siècle, en raison soumet-on de la vaccination contre la variole et la diphtérie; la pasteurisation du lait et la chloration pour désinfecter l’eau potable ont permis d’inverser la tendance.
La vaccination systématique des enfants est devenue courante au cours de cette période et les découvertes scientifiques, comme l’insuline et la pénicilline, ont conduit à des traitements plus efficaces pour le diabète et les infections, selon Statistique Canada.
Les décès de maladies du système circulatoire – telles que les maladies cardiaques et les AVC – chez les hommes et les femmes ont considérablement diminué de 1950 à 2012.
Chez les hommes, le taux de mortalité lié à ces deux causes est tombé de 998 décès pour 100.000 hommes par an à 236 ce qui est une baisse de 76,3 %. Chez les femmes, ce taux est tombé de 814 décès pour 100 000 femmes par an à 149, une baisse dramatique de 86 %!
Alors que les maladies et les cancers du système circulatoire demeurent encore aujourd’hui les deux principales causes de décès, le cancer a commencé à réclamer plus de vies que les maladies du système circulatoire à partir de 2009 pour les hommes, et 2006 pour les femmes.
Chez les hommes canadiens, les taux de décès dus au cancer ont augmenté de 1950 à 1988, puis ils ont diminué de 27,5 % 1988-2012.
« Cette tendance reflète essentiellement les variations de la mortalité due à une baisse dans le cancer du poumon et, dans une moindre mesure, la diminution de la mortalité liée au cancer colorectal et de la prostate », déclare Yves Decady de Statistique Canada Mars, le mois de la sensibilisation au cancer colorectal
Le cancer colorectal occupe le deuxième rang des causes de décès par cancer dans notre pays après le cancer du poumon, mais il peut être détecté par des simples tests de dépistage.
Pour dépister la maladie auprès de la population âgée de 50 ans et plus, la majorité des provinces canadiennes ont mis en place depuis une dizaine d’années des programmes parfois agressifs de dépistage comme dans la province de l’Ontario.
Plusieurs programmes utilisent régulièrement des tests fécaux immunochimiques (FIT) ou des tests de recherche de sang occulte dans les selles (RSOS). Les citoyens avec des résultats positifs sont appelés dans une clinique pour une coloscopie.
Bien qu’il soit évitable et guérissable lorsque dépisté à un stade précoce, on estime que 25,100 Canadiens ont reçu un diagnostic de cancer colorectal l’an dernier. Au cours de leur vie, un homme sur 14 et une femme sur 16 devraient développer un cancer colorectal. Malheureusement, cette année, plus de 9,400 hommes et femmes mourront du cancer colorectal au Canada.
Représentation d’un cancer colorectal Photo : iStockphoto
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