Au Québec, le ministère de la Santé veut former d’ici 8 ans 2000 infirmières praticiennes spécialisées, ce qui est impossible selon madame Déry si la province n’en forme qu’une cinquantaine par année.

Au Québec, le ministère de la Santé veut former d’ici 8 ans 2000 infirmières praticiennes spécialisées, ce qui est impossible selon madame Déry si la province n’en forme qu’une cinquantaine par année.
Photo Credit: PC / Kevin Frayer

Un documentaire cible le projet québécois de «supercliniques»

Le système de santé est en pleines réformes au Québec. Parmi les projets qui suscitent beaucoup de réactions dans la société figure le projet de « supercliniques » annoncé par le ministre de la Santé, Gaétan Barette. Alors que d’aucuns pensent qu’il existe déjà une solution efficace et rentable qui améliore l’accessibilité aux soins de santé dans la province, un documentaire que vient de réaliser l’Institut économique de Montréal relève que les cliniques de « superinfirmières » sans médecins ont toute leur raison d’être du fait qu’elles permettent à des milliers de Québécois de bénéficier rapidement de soins de première ligne.

L’Institut économique de Montréal, dans le cadre de son programme de recherche sur la santé, a récemment publié une note économique sur l’efficacité de la clinique des  « superinfimières ».

L’efficacité de ce modèle a également été testée sur le terrain à l’occasion de la production d’un court documentaire. Ce test a permis d’aboutir aux mêmes conclusions que dans la publication, affirme madame Déry, conseillère en communication et développement de l’Institut, qui est elle-même allée à la rencontre des infirmières praticiennes spécialisées.

C’est un modèle efficace, surtout en ce qui concerne l’accessibilité aux soins en première ligne, relève Pascale Déry qui mentionne en même temps les lacunes dans le modèle actuel.

Pascale Déry  soutient également l’idée selon laquelle les infirmières praticiennes doivent travailler en interdisciplinarité avec les médecins, car un médecin ne peut plus tout faire tout seul.
Pascale Déry  soutient également l’idée selon laquelle les infirmières praticiennes doivent travailler en interdisciplinarité avec les médecins, car un médecin ne peut plus tout faire tout seul. © (archives)

Alors que 25 % de la population québécoise n’a pas de médecin de famille, observe madame Déry, les cliniques de « superinfirmières » sont une réponse désignée aux problèmes de ces patients.

Le travail des infirmières y est très différent de ce qu’elles font dans les urgences ou dans les groupes de médecine familiale et les patients sont satisfaits de la qualité des soins qu’ils reçoivent dans les cliniques de « superinfirmières », précise-t-elle.

Selon madame Déry, les infirmiers qui ont dit leur joie d’exercer en toute liberté leur métier sont tout à fait capables de gérer les cas mineurs, de faire un suivi auprès des patients, ce qui permet de réduire les coûts dans le système de santé.

Madame Déry qui s’est aussi prononcée sur les interventions dans le documentaire de personnalités en première ligne dans les débats, a déclaré partager les préoccupations de Régine Laurent, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, qui pense que l’expertise médicale de ces « superinfirmières » est nécessaire, tout comme il serait utile pour l’État de financer certaines cliniques privées dont la clientèle est particulière.

Au Québec par rapport à l’Ontario, il y a seulement 294 infirmières praticiennes spécialisées formées contre 2134 en Ontario, il serait important de mettre l’accent sur la formation plutôt que de maintenir un modèle centralisé et très rigide qui ne laisse pas de place à l’émergence de solutions innovantes comme les « supercliniques » sans médecins, souligne madame Déry.

Écoutez  À noter et à lire aussi 
  • Les supercliniques sont « des groupes de médecine de famille (GMF), qui devront offrir plus de services et recevoir en échange plus de financement »
  • La superclinique va effectuer au moins 20 000 consultations par année
  • Elle sera ouverte 12 h par jour et 7 jours par semaine avec une possibilité de prendre un rendez-vous jusqu’à trois heures avant la fermeture.
  • Il y aura 50 « supercliniques » d’ici la fin de 2018 au Québec selon le gouvernement libéral

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Catégories : Santé, Société
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