Justin Trudeau passe en revue la garde d’honneur à son arrivée à Yavoriv en Ukraine.

Justin Trudeau passe en revue la garde d’honneur à son arrivée à Yavoriv en Ukraine.
Photo Credit: PC / Adrian Wyld

Sous Justin Trudeau, le Canada est toujours le meilleur ami de l’Ukraine

Plusieurs observateurs de la scène politique estiment que la visite officielle du premier ministre canadien en Ukraine lui permet de faire un pas de danse agile : un pas en avant pour continuer à aider ce pays à consolider son économie et un pas de côté afin de se montrer dur envers la Russie, mais sans le dogmatisme de son prédécesseur Stephen Harper.

Rappelons que la guerre qui oppose l’Ukraine aux séparatistes soutenus par Moscou est au coeur des tensions entre l’Alliance atlantique et la Russie depuis près de trois ans et que, sous le gouvernement canadien de Stephen Harper, le Canada s’était affiché en Occident comme premier chien de garde des intérêts ukrainiens.

Stephen Harper avait même été le premier chef d’État d’un pays membre de l’OTAN à se rendre à Kiev au lendemain de la révolution, un geste qui n’était pas passé inaperçu ici même au Canada, plus d’un million de citoyens sur 36 millions sont de descendance ukrainienne.

Justin Trudeau et le Président Ukrainien
Justin Trudeau et le Président Ukrainien © AP Photo/Efrem Lukatsky

Trudeau signe l’accord de libre-échange Canada-Ukraine

Le geste le plus visible de Justin Trudeau en Ukraine a été la signature d’un accord qui prévoit l’élimination par le Canada des droits de douane sur 99,9 % de ses importations. L’Ukraine devra faire de même pour 86 % des siennes.

Cet accord permet peut-être d’aider à la stabilisation de l’économie ukrainienne sérieusement ébranlée par les tactiques géopolitiques russes, mais dans les faits, le commerce entre les deux pays en 2014 ne représentait qu’un chiffre d’affaires de 278 millions de dollars.

En point de presse lundi avec le président ukrainien, Petro Porochenko, Justin Trudeau a aussi annoncé une aide humanitaire de 13 millions de dollars pour l’Ukraine. Mais il a surpris certains en se montrant imprécis au sujet de l’avenir de la présence militaire canadienne en Ukraine.

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L’armée ukrainienne suit une formation auprès des soldats canadiens.
L’armée ukrainienne suit une formation auprès de soldats canadiens. © Radio-Canada

Et la poursuite de l’aide militaire canadienne, elle?

En vérité, c’est cette question de la poursuite de la défense du territoire ukrainien par une initiative canadienne qui est au coeur des pensées des Ukrainiens.

Le président ukrainien, Petro Porochenko, a remercié le Canada pour les 200 troupes envoyées afin d’entraîner les forces ukrainiennes. Lorsque ce dernier a tenté de savoir si l’expérience serait reconduite pour une autre année, au-delà de mars 2017, le premier ministre canadien a affirmé qu’il devait d’abord consulter les pays de l’OTAN avant de préciser ses intentions.

Signalons tout de même que le Canada s’est engagé vendredi dernier au sommet de l’OTAN en Pologne à déployer son plus grand contingent militaire en Europe en plus d’une décennie dans le cadre des moyens de pression de l’OTAN pour contrer les rêves d’expansion de la Russie.

Le Canada dirigera ainsi une force d’intervention tactique forte de 1000 soldats en Lettonie, devenant ainsi l’une des quatre nations-cadres responsables de garantir une présence des pays alliés en Europe de l’Est.  Dans le cadre de cette annonce faite par le premier ministre Justin Trudeau, le Canada enverra des centaines de soldats en Lettonie – le nombre exact n’est pas encore précisé- ainsi que des avions de combat et une frégate de la marine. L’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis se sont engagés à envoyer des forces similaires en Lituanie, en Estonie et en Pologne, respectivement.

On s’attend à ce que le Canada mette à contribution environ 450 soldats ainsi que des véhicules blindés. Jusqu’à six CF-18 canadiens seront également envoyés en Europe pour aider la patrouille de l’OTAN dans l’espace aérien allié contre les menaces russes.

Le ministre canadien des Affaires étrangères John Baird avec les manifestants à Kiev en 2013.
Le ministre canadien des Affaires étrangères John Baird avec les manifestants à Kiev en 2013. © Sergei Chuzavkov/Associated Press

Avec la contribution de  Louis Blouin, Philippe Marcoux, Claude Bernatchez, et Marjorie April de Radio-Canada

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