C’est le 20 juillet 2016 que les familles canadiennes percevront le tout premier chèque de la nouvelle allocation familiale pour enfants. À la veille de cette échéance, le ministre fédéral des Familles, des Enfants et du Développement social a affirmé que cette nouvelle allocation va considérablement réduire le taux de pauvreté des enfants canadiens.
Le gouvernement fédéral s’est ainsi engagé à lutter contre la pauvreté qui demeure rampante au Canada et qui frappe en grande partie les enfants d’immigrants et les enfants autochtones, selon un rapport du groupement Campagne 2000 publié en 2015.
Les points saillants de ce rapport :
- 19 % soit 1,34 million d’enfants vivent dans la pauvreté au Canada en 2015
- C’est 1 enfant canadien sur 5 qui est frappé par la pauvreté et 40 % d’enfants autochtones
- L’insécurité alimentaire frappe plus d’un million d’enfants canadiens
- 1 personne sur 7 dans les refuges pour sans-abri est un enfant
Le ministre Jean-Yves Duclos a soutenu que le taux de pauvreté des enfants va passer d’ici un an à 6,7 % au Canada, soit une baisse de 40 %.
Faut-il vraiment s’attendre à de réelles avancées dans la lutte contre la pauvreté des enfants ?
La réponse de Campagne 2000 est oui, mais… Ce réseau pancanadien non gouvernemental qui s’est donné pour mission d’éradiquer la pauvreté des enfants avant l’an 2000 démontre que le budget 2016 du gouvernement fédéral est une « avancée historique » dans la lutte contre la pauvreté des enfants.
L’argument majeur en faveur de ce changement qui se veut important dans une société canadienne qui a plusieurs fois essuyé les critiques internationales au sujet de la situation de ses enfants est la suivante :
La nouvelle allocation pour enfants (ACE) va permettre aux familles à faibles et moyens revenus de recevoir plus d’argent pour subvenir aux besoins de leurs enfants
Il est très encourageant de constater que les besoins de plus de 1,34 million d’enfants en situation de pauvreté au Canada n’ont pas été éclipsés par les discussions animées récentes entourant la réduction du déficit. Investir dans les enfants et les familles à faible et moyen revenu est une décision judicieuse du point de vue économique. Relancer les économies locales tout en construisant un avenir plus équitable pour les enfants, c’est gagnant-gagnant
– Anita Khanna, coordonnatrice nationale de Campagne 2000.
Selon le gouvernement fédéral, ce sont 90 % des familles canadiennes qui vont bénéficier de plus d’argent que ce qu’ils recevaient de la défunte prestation universelle pour garde d’enfants. Et quand les familles auront ajusté leur budget en tenant compte de la nouvelle allocation non imposable, ce sont près de 300 000 enfants et 200 000 adultes qui devraient passer au-dessus du seuil de faibles revenus au cours des 12 prochains mois.
Campagne 2000 met cependant en garde contre les tentatives de récupération d’une partie de la nouvelle allocation familiale à même les prestations de familles bénéficiaires de l’aide sociale. C’est ainsi qu’elle invite le gouvernement fédéral à conclure des ententes avec les provinces et territoires pour éviter que cela n’arrive.
- Le rapport 2016 de l’UNICEF classe le Canada 26e sur 35 pays considérés comme les plus riches, en ce qui concerne le bien-être des enfants, et considère la société canadienne comme l’une des plus inégales pour les enfants et les jeunes
- La nouvelle allocation du gouvernement fédéral pour les enfants se veut plus simple, libre d’impôt, mieux ciblée et plus généreuse.
- Neuf familles canadiennes sur dix recevront des prestations pour enfants plus élevées que celles offertes dans le cadre du système précédent.
- Les familles dont le revenu net est inférieur à 30 000 $ recevront la prestation maximale.
- Les familles qui reçoivent cette allocation verront leurs prestations pour enfants augmenter de près de 2300 $ dans l’année de prestation 2016-2017.
- La prestation annuelle maximale est de 6400 $ par enfant âgé de moins de 6 ans, et de 5400 $ par enfant âgé de 6 à 17 ans.
- Environ 300 000 enfants de moins vivront dans la pauvreté en 2017 par rapport à 2014.
Le Canada riche, mais inégalitaire pour les enfants, selon l’UNICEF
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