Selon une étude interne menée par le gouvernement, des lacunes importantes au sein de son programme de réinstallation des réfugiés irakiens de 2009 à 2014 laissent présager des difficultés particulières pour les quelque 30 000 Syriens arrivés au Canada depuis novembre dernier, les deux groupes ayant de multiples similarités en matière de démographie, estiment les chercheurs.
L’enquête révèle par exemple que les milliers de réfugiés irakiens ont été moins nombreux à trouver un emploi et ont gagné moins d’argent que des réfugiés d’autres nationalités arrivés au Canada durant la même période.
Les 19 427 Irakiens qui ont été accueillis en sol canadien de 2009 à 2014 ont été aux prises avec des traumatismes psychologiques causés par la guerre sévissant dans leur pays natal, des problèmes de santé et des lacunes sur le plan de la maîtrise de l’anglais et du français qui étaient plus graves que ceux éprouvés par les autres réfugiés, indique l’étude.
Selon l’étude interne, les réfugiés irakien ont également reçu peu de renseignements concernant ce à quoi ils devaient s’attendre une fois arrivés en sol canadien et ils ont eu du mal à trouver un logement en raison d’un soutien au revenu trop faible par rapport au coût de la vie élevé des centres urbains.
L’arrivée massive de réfugiés irakiens a fortement sollicité aussi les ressources des ONG canadiennes alors que la complexité des dossiers rendait la tâche difficile pour ces organismes souhaitant offrir un soutien adéquat aux nouveaux arrivants, ont appris les chercheurs.
Le gouvernement libéral affirme avoir tiré des leçons
Le ministère de l’Immigration soutient avoir mis à profit certaines leçons de l’expérience irakienne pour le programme syrien, notamment en améliorant la communication avec les groupes privés de parrainage, en augmentant le nombre de villes recevant des réfugiés parrainés par le gouvernement et en recourant davantage à l’aide d’organismes internationaux pour la réinstallation des nouveaux arrivants.
« Certains aspects particuliers au programme syrien, dont la réinstallation de 25 000 réfugiés en environ 100 jours, ont fait en sorte qu’il était difficile d’appliquer certaines de ces leçons, qui continuent toutefois à influencer notre démarche à mesure que nous progressons », a expliqué la porte-parole du ministère, Sonia Lesage.
Pourtant, selon Carl Hétu, le directeur national de la branche canadienne de l’Association catholique de l’aide à l’Orient (CNEWA), qui a travaillé avec des réfugiés irakiens et syriens, le gouvernement ne semble pas avoir tiré de leçons de ses expériences précédentes et doit mieux réfléchir à sa manière de réagir aux crises de réfugiés : « Cela porte toujours sur le présent et sur ce qui paraît bien sur Twitter et Facebook. Mais ça demande du travail. »
Aide-Mémoire… Intégration des réfugiés syriens : Ottawa doit faire preuve de diligence – Un groupe de sénateurs canadiens membres du Comité sénatorial des droits de la personne pressait en juillet dernier le gouvernement canadien d’en faire plus pour l’intégration des quelque 28 000 réfugiés syriens au Canada. – Les sénateurs ont émis six recommandations notamment une qui souhaite rendre la formation linguistique en français ou en anglais disponible aux réfugiés dès leur arrivée au pays et une autre qui fournirait un service de garde aux enfants des réfugiés, afin de les libérer pour qu’ils puissent assister à ces cours. – Le comité sénatorial demandait également l’accélération du traitement du versement des prestations fiscales pour enfants, alors que les réfugiés sont généralement dans une situation financière précaire lorsqu’ils foulent le sol canadien. – Les sénateurs insistaient par ailleurs sur l’importance d’établir un « plan d’action » en matière de santé mentale et une stratégie spécifique pour l’intégration des jeunes. – Dans un communiqué, le président du comité, le sénateur libéral Jim Munson, affirmait qu’il faut « en faire davantage pour régler les problèmes concrets et très urgents qui pointent à l’horizon ».
Où étaient les réfugiés syriens dans le monde et qui les accueillait en 2015?
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Des réfugiés Syrien arrivent au Canada. Crédit photo : Jimmy Jeong / Reuters
RCI avec les informations de La Presse canadienne et Radio-Canada
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