Cette « mission de reconnaissance » a uniquement pour objectif, selon Ottawa, d’observer les pratiques de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), créée en avril 2013 pour appuyer le processus politique et rétablir la sécurité dans le pays.
Les hauts fonctionnaires préviennent que cette mission d’information, qui comprendra des diplomates, des militaires et des officiers de la Gendarmerie royale du Canada, ne signifie pas qu’Ottawa a arrêté sa décision sur un déploiement de Casques bleus spécifiquement au Mali.
Par contre, cela montre qu’Ottawa envisage sérieusement ce pays, même s’il s’agit d’une des plus dangereuses missions de maintien de la paix dans le monde. Depuis avril 2013, 105 Casques bleus ont été tués au Mali.
Un porte-parole du ministère de la Défense nationale, Daniel Le Bouthillier, n’a pas fourni les modalités de la mission canadienne, prétextant des raisons de sécurité.
Le réengagement canadien dans la paix mondiale avance rapidement
Rappelons que, vendredi dernier, le Canada a annoncé allait déployer des troupes et débloquer des fonds pour contribuer aux opérations de maintien de la paix à l’échelle internationale.
Pour marquer son retour dans des missions de maintien de la paix, un domaine qu’il connaît bien, pour l’avoir initié dans les années 1950 et 1960, le Canada a annoncé ainsi la création d’un Programme pour la stabilisation et les opérations de paix (PSOP) doté de 600 soldats canadiens et d’un budget de 450 millions de dollars sur trois ans.
Ce montant s’ajoute aux quelque 250 millions de dollars par année qu’Ottawa consacre déjà aux opérations de paix des Nations unies.
Ottawa n’avait cependant pas précisé vendredi dernier à quel endroit ces effectifs seraient déployés. Ces décisions seront prises après consultations avec les Nations unies et d’autres capitales. Par ailleurs, une conférence sur les missions de paix de l’ONU se tiendra à Londres les 8 et 9 septembre, et le Canada doit y participer cette année.
Le Canada veut mieux comprendre la MINUSMA
M. Le Bouthillier a indiqué qu’une rencontre est notamment prévue avec les commandants de la MINUSMA.
« L’objectif de cette mission de reconnaissance est d’accroître nos connaissances et notre compréhension de la MINUSMA afin de conseiller le gouvernement, a souligné M. Le Bouthillier par courriel. La priorité est de fournir des conseils appropriés au gouvernement. »
Il a ajouté que les agences et ministères fédéraux travaillent de concert avec l’ONU afin de « déterminer l’endroit où le Canada pourra le mieux contribuer » à une mission de maintien de la paix.
Une mission de paix canadienne au Mali est-elle dans les cartes?
Le Mali semble constituer une candidature sérieuse pour un futur déploiement militaire canadien en Afrique, avec la République centrafricaine, le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo.
Un haut responsable de l’ONU à New York a fait remarquer que les récentes expériences militaires du Canada sur des théâtres aussi complexes que l’Afghanistan, ainsi que ses capacités opérationnelles et technologiques, seraient fort utiles aux soldats canadiens participant à des missions comme celle de la MINUSMA.
De plus, les compétences des militaires canadiens de langue française seront très importantes dans des pays comme le Mali, a-t-il ajouté.
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