Homa Hoodfar, qui a enseigné à l’Université Concordia, est détenue à la prison Evin à Téhéran depuis le 6 juin. Et de récentes informations laissent croire que sa santé s’est détériorée.
Un groupe d’universitaires s’est donc mobilisé mercredi à Montréal pour demander aux gouvernements d’agir pour que la professeure canado-iranienne retrouve sa liberté.
Ces professeurs de l’Université Concordia affirment que quelque 5000 universitaires dans le monde ont signé une pétition en appui à Mme Hoodfar et que certains d’entre eux s’étaient également rassemblés devant l’ambassade iranienne à Dublin mercredi.
Kimberley Manning, de l’Institut Simone de Beauvoir à Concordia, a déclaré en conférence de presse, mercredi, qu’il s’agit du premier d’une série de gestes visant à accroître la pression sur l’Iran.
Mme Hoodfar est soupçonnée par les autorités iraniennes de propagande antigouvernementale et d’avoir collaboré avec un regroupement hostile à l’État, des accusations forgées de toutes pièces, selon sa famille et ceux qui l’appuient.
La dame de 65 ans, qui détient une triple nationalité, canadienne, irlandaise et iranienne, était en Iran pour y poursuivre ses recherches sur le rôle public des femmes alors qu’avaient lieu, le 26 février, des élections qui ont permis l’arrivée de plusieurs élues au parlement.
Aide-mémoire…
Homa Hoodfar, une professeure d’anthropologie à la retraite est née en Iran, mais réside à Montréal depuis 30 ans.
Elle est connue pour ses recherches sur les femmes musulmanes dans différentes régions du monde.
Sa famille affirme qu’elle s’est rendue en Iran en février dernier pour voir sa famille et faire des recherches universitaires.
En mars, les agents des services de contre-espionnage des Gardiens de la révolution islamique l’avaient déjà interceptée, saisissant son ordinateur personnel, son téléphone portable et son passeport et l’avertissant qu’elle ne pourrait pas quitter le pays pour rentrer au Canada.
Mme Hoodfar avait été libérée quelques jours plus tard sous caution, puis arrêtée de nouveau le 6 juin.
Homa Hoodfar serait détenue à la prison d’Evin, où sont incarcérés plusieurs prisonniers politiques iraniens. C’est également dans cette prison qu’a été torturée à mort, en 2003, la photojournaliste canadienne Zahra Kazemi.
Au ministère canadien des Affaires étrangères, on affirme être « activement engagés dans cette affaire ». Mais on reconnaît du même souffle que l’absence d’ambassade en Iran, fermée par le précédent gouvernement conservateur, complique les choses.
« [Faute d’avoir] notre propre représentation diplomatique, nous travaillons étroitement avec notre puissance protectrice [l’Italie] afin d’examiner chaque option. Les défis posés par l’absence d’une présence diplomatique ne peuvent pas être sous-estimés. Rien ne remplace la représentation directe lorsqu’il est question de protéger et de plaider pour nos Canadiens à l’étranger », écrit le porte-parole Michael O’Shaughnessy.
Le député québécois Amir Khadir (en bleu) et d’autres militants pour les droits de l’homme lors de leur grève de la faim à MontréalCrédit photo : Amir Khadir/twitter
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