Alors que le Canada et le Québec tentent toujours de rehausser leurs taux de natalité toujours très faibles, l’heure serait-elle venue d’examiner une nouvelle série d’incitatifs touchant directement une plus grande intégration des femmes avec ou sans enfants au milieu du travail?
Des idées différentes surgissent ici et là, aux quatre coins de ce vaste pays qui, si elles étaient encouragées, par l’adoption de nouvelles lois et de simples règlements, pourraient ni plus ni moins accorder un statut spécial aux mères au travail.
Dans la série d’accommodements raisonnables envisagés, il pourrait y avoir la possibilité pour une femme d’allaiter plus ouvertement en public, d’obtenir des congés supplémentaires lors des menstruations ou de développer chez les employeurs une sensibilité accrue aux problèmes entourant la ménopause de leurs employées.
Selon les experts du monde du travail, le Canada serait une bonne terre d’essai pour ce genre de révision des attitudes et des attentes face aux travailleuses.
ÉcoutezL’accommodement raisonnable : une expression canadienne d’origine québécoise
L’accommodement raisonnable est une notion juridique canadienne issue de la jurisprudence associée au monde du travail. Cette expression au départ d’origine québécoise s’étend aujourd’hui à d’autres pays francophones. Dans les pays anglo-saxons (États-Unis, Canada, Grande-Bretagne), le vocable utilisé est celui de « reasonable accommodation ».
L’accommodement raisonnable est par définition un assouplissement d’une norme afin de contrer la discrimination que peut créer cette norme et que subit une personne, dans le but de respecter le droit à l’égalité du citoyen.
Cette notion, issue du droit du travail est décrite dès 1985 par la Cour suprême du Canada : « L’obligation dans le cas de la discrimination par suite d’un effet préjudiciable, fondée sur la religion ou la croyance, consiste à prendre des mesures raisonnables pour s’entendre avec le plaignant, à moins que cela ne cause une contrainte excessive : en d’autres termes, il s’agit de prendre les mesures qui peuvent être raisonnables pour s’entendre sans que cela n’entrave indûment l’exploitation de l’entreprise de l’employeur et ne lui impose des frais excessifs ».
Cette notion a fait l’objet de nombreux débats au sein de la population québécoise en ce qui a trait aux droits des femmes notamment de porter ou non certains objets ou vêtements religieux.
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Ne pas allaiter son enfant serait-il devenu politiquement incorrect ?
Dans le New York Times récemment, une politicologue de l’Université de Toronto du nom de Courtney Jung a créé une secousse qui a résonné comme le tonnerre dans le coeur de plusieurs mères canadiennes.
Elle faisait valoir que le « zèle » et la « ferveur morale » qui pousse beaucoup de nouvelles mères canadiennes à allaiter leurs bébés est nuisible, en particulier parce que les supposés avantages de l’allaitement maternel sont selon elle plus modestes qu’on se plaît à le croire!
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RCI avec la contribution de Jacques Beaupré, Marjorie April, Catherine Perrin, et Sophie-André Blondin de Radio-Canada
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