Le premier de trois débats télévisés lundi soir entre Hillary Clinton pourrait avoir été vu par plus de 100 millions de téléspectateurs, sans compter les internautes du monde entier qui étaient agglutinés à leurs plateformes Facebook et Twitter qui diffusaient elles aussi en direct l’événement.
Ces 90 minutes de débat seront à présent épluchées, décortiquées et analysées à l’infini dans le monde entier par des milliards d’individus et des milliers de spécialistes pour désigner un gagnant ou dans ce cas-ci, cela apparaît maintenant évident pour la majorité, une gagnante.
Et pourtant, il suffit de fermer le son de son téléviseur, tablette, ordinateur ou portable pour savoir qui a gagné. Le langage corporel comprenant les sueurs ou les reniflages vient tout dévoiler.
ÉcoutezRegardez le débat intégral Clinton-Trump en anglais – PBS
Trump a marqué les premiers points
Durant les trente premières minutes de cette joute politique de 90 minutes, Donald Trump donnait toutes les apparences de celui qu’il allait peut-être sortir gagnant de ce débat.
Les attentes à son égard étaient d’abord très faibles. Il lui suffisait de convaincre qu’il n’était pas ce bouffon décrit par tant de commentateurs et Hilary Clinton semblait elle s’embourber peu à peu sur un ton quelque peu froid et académique dans les détails de son plan d’action pour l’Amérique.
Trump a marqué les premiers points en affirmant que l’expérience de Hillary Clinton était du mauvais genre, car après 30 ans en politique elle avait assisté selon lui à la naissance de chacun des échecs majeurs qui tourmentent aujourd’hui les États-Unis et le monde.
Il a semblé marqué des points par exemple par rapport à NAFTA, un accord de libre-échange nord-américain, bien connu des Canadiens et dont une Amérique de plus en plus protectionniste semble désireuse de se débarrasser.
Hillary Clinton a utilisé la force de la vanité de Trump à son avantage
Ce n’est qu’autour de la trentième minute de débat que Hillary Clinton a finalement ouvert son piège et que Donald Trumps y est tombé à pieds levés.
Tout le monde, même Trump, savait que Hillary Clinton allait essayé de faire perdre patience à son rival et de l’attirer hors message.
Certains ont même prédit le stratagème : elle allait tordre son amour-propre en disant qu’il n’a pas publié ses déclarations de revenus parce qu’il n’est pas aussi riche qu’il le prétend, un autre de ses mensonges en fait.
Et c’est exactement ce qu’elle a fait et Trump a pris l’appât.
RCI avec CBC et la contribution de Sophie-Hélène Lebeuf, Alain Gravel, Denis Duchesne, David Chabot et Claude Bernatchez de Radio-Canada
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