La compagnie Molson Coors veut augmenter son offre de produits aux consommateurs canadiens avec l’achat de Miller, une autre brasserie américaine.
En multipliant ainsi sa taille par deux grâce à cette acquisition, Molson Coors affirme qu’elle pourra réduire ses coûts administratifs et les coûts de ses ingrédients et qu’elle aura ainsi les moyens d’offrir aux Canadiens une plus grande sélection de bières importées.
Plusieurs marques populaires et artisanales en provenance des États-Unis et de l’Europe, dont Leinenkugel, Miller High Life, Sharp’s, Staropramen et Franciscan Well, pourraient se retrouver ainsi sur les tablettes canadiennes l’an prochain, a indiqué mardi le chef de la direction de Molson Coors, Mark Hunter.
Selon Statique Canada, quand ils veulent prendre de l’alcool, les Canadiens de plus de 15 ans se tournent avant tout vers la bière. En 2013, les Canadiens en ont acheté 2,3 milliards de litres. Même si les brasseurs locaux comme Molson Coors, Labatt et autres Sleeman et Unibroue dominent le marché, les bières étrangères sont de plus en plus consommées par les Canadiens.
Ces bières importées viennent principalement des États-Unis (24,4 %), des Pays-Bas (18,7 %) et du Mexique (16,6 %). Résultat : les parts de marché des bières locales sont passées de 91 % à 86 % en 10 ans.
Aide-mémoire… – Maintenant que Molson Coors a conclu son acquisition, pour 12 milliards de dollars américains, des marques de bière vendue par Miller, cette transaction fait d’elle le troisième brasseur au monde. – La société établie à Montréal et à Denver, au Colorado, a acquis la participation de 58 % de SABMiller dans MillerCoors, une coentreprise américaine formée en 2008. – Molson Coors a ainsi obtenu les droits internationaux sur les marques de Miller et des licences américaines libres de redevances pour les importations de SABMiller et ses marques licenciées, dont Peroni, Pilsner Urquell, Fosters et Redd’s.
Un commerce de la bière qui ira un peu plus dans les deux directions
Selon Molson Coors, sa nouvelle position stratégique sur le marché nord-américain fera en sorte que des bières artisanales canadiennes comme Creemore et Granville Island pourraient être exportées plus facilement sur les grands marchés américains. « Cela va potentiellement être une rue à double sens », explique Mark Hunter lors d’un entretien.
« Nous faisons maintenant toute notre planification pour 2017, alors vous pouvez vous attendre à voir certaines d’entre elles dans notre portefeuille une fois que nous arriverons au printemps 2017, afin qu’elles soient là pour la période de pointe des ventes. »
Le saviez-vous? Les Canadiens sont toujours amateurs de bière, mais ils en boivent moins… – Les Canadiens ont bu en moyenne 78 litres de bière chacun en 2013, mais c’est presque 6 litres de moins qu’en 2003. Dans le même temps, observe Statistique Canada, les ventes de vin par habitant ont augmenté de 4,3 litres, ce qui donne une moyenne de 17,4 litres. En volume, ces ventes ont été de 506,6 millions de litres, en hausse de 3,9 % en un an. – Mais en 2013, le vin vendu au Canada était surtout de provenance étrangère (+4,3 %) que locale (+3,3 %). Le vin rouge avec 56 % du total des ventes (51 % en 2003) reste le préféré des Canadiens.
Des réductions de coûts de production et d’échelle
En multipliant ainsi sa taille par deux, Molson Coors croit que son nouveau réseau nord-américain, mieux intégré, devrait augmenter l’efficacité de sa chaîne d’approvisionnement et redresser la baisse de la vente de la bière au Canada ces récentes années.
L’entreprise pourra notamment utiliser ses installations canadiennes pour brasser et vendre ses bières sur le marché américain, ce qui n’était pas possible en vertu des prévisions de la coentreprise MillerCoors. Tous les changements émergeront d’ici la fin 2017 ou le début 2018, a expliqué M. Hunter.
Une analyste de l’industrie, Brittany Weissman, de la firme Edward Jones de St. Louis aux États-Unis, croit que Molson Coors pose des gestes qui devraient se traduire par une solide croissance de son chiffre d’affaires en simplifiant la structure de cette entreprise, a-t-elle expliqué.
Même si Molson Coors doit se concentrer sur la réduction de sa dette dans les deux ou trois prochaines années, Mme Weissman s’attend à ce que la société hausse éventuellement son dividende et se remette à la recherche d’acquisitions.
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