Avion de la C Series de Bombardier.

Avion de la C Series de Bombardier.
Photo Credit: PAUL CHIASSON

Le Canada aidera Bombardier, mais le gouvernement tient à ses conditions

L’aide d’un milliard de dollars réclamée par Bombardier au gouvernement fédéral pour soutenir la commercialisation de la C Series se fait toujours attendre, mais les négociations se poursuivent assure Navdeep Bains, ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique.

Navdeep Bains
Navdeep Bains © PC/FRED CHARTRAND

Selon Navdeep Bains, on a désormais dépassé l’étape de la justification d’une aide fédérale. « Nous sommes à la table. Nous voulons trouver une solution et nous n’abandonnerons pas. Ce n’est pas une question de ‘‘si’’, mais bien de ‘‘comment’’ nous ferons l’investissement pour nous assurer d’un secteur aéronautique fort », a déclaré le ministre.

Ottawa demeure ferme cependant sur ses conditions tout en montrant un degré d’ouverture plus grand avec le temps, soutient le ministre.

Le ministre Bains a réitéré la position de son gouvernement dans le dossier, soit que l’aide sera conditionnelle au maintien du siège social au Canada, des activités de recherche et développement ainsi que des emplois manufacturiers reliés à la fabrication des appareils.

« Nous voulons nous assurer que la décision sera conforme aux priorités que nous avons établies […] Les emplois sont extrêmement importants », a-t-il répété.

Aide-mémoire…
En octobre 2015, la province du Québec volait au secours de Bombardier et y investissait plus d’un milliard de dollars.
Avec des pertes de 4,9 milliards de dollars au troisième trimestre 2015, la multinationale québécoise donnait le vertige aux investisseurs alors qu’elle tentait de vendre à la planète son avion C Serie.
L’enjeu demeure aujourd’hui essentiellement le même.

Une usine de Bombardier où l’on assemble des avions de la C Series.
Une usine de Bombardier où l’on assemble des avions de la C Series.

Peu de détails transpirent des négociations

Toutes ces nuances de la part du ministre responsable laissent croire que les négociations progressent, bien que ni le ministre ni Bombardier ne veuillent se prononcer sur l’état des pourparlers, sauf pour dire qu’ils se poursuivent.

Simon Letendre, porte-parole de l’avionneur, a indiqué à La Presse canadienne « qu’il y a des rencontres sur une base régulière » et que l’entreprise est « à la recherche d’une solution gagnant-gagnant pour continuer le développement du programme de la C Series ».

Le ministre Bains a discuté des négociations avec Bombardier alors qu’il était venu annoncer un investissement qui pourrait atteindre 54 millions dans les projets de recherche en aéronautique d’un consortium dirigé par Bombardier. Le consortium regroupe 15 entreprises et universités dont, à Montréal, Polytechnique et l’Université McGill.

« Il faut aider l’université et l’industrie à travailler ensemble pour préparer les emplois de demain en ayant l’avion de demain », a pour sa part déclaré le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, qui était également présent à la conférence de presse, mais surtout à titre de député de Saint-Laurent, circonscription où Bombardier a plusieurs installations.

Le consortium doit pour sa part investir un montant équivalent à celui de l’aide gouvernementale, en l’occurrence une somme d’argent allant jusqu’à 54 millions également, mais le directeur principal de Bombardier en matière de technologies, d’innovation et d’ingénierie en aéronautique, Fassi Kafyeke, a indiqué que les investissements des partenaires privés iraient bien au-delà des 54 millions requis par le programme fédéral.

Le projet de recherche vise à développer, entre autres, des systèmes électriques de pointe devant remplacer les systèmes pneumatiques et hydrauliques traditionnels des aéronefs. Dans ce cas, on vise surtout à remplacer les commandes de vol mécaniques conventionnelles par des interfaces électroniques qui permettront aux ordinateurs d’avion d’effectuer des tâches sans l’intervention du pilote. D’autres projets de recherche concernent le développement de systèmes aérodynamiques visant à rendre les appareils plus écoénergétiques et plus silencieux.

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Un appareil de la C Series de Bombardier au moment de sa livraison à Swiss International Air Lines.
Un appareil de la C Series de Bombardier cet été au moment de sa livraison à Swiss International Air Lines. © Radio-Canada/Alexandre Touchette

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Catégories : Économie, International, Politique
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