Des cheminées industrielles polluantes

Des cheminées industrielles polluantes.
Photo Credit: GI / Alexander Hassenstein

Énergie fossile : vers la fin du pétrole au Canada d’ici 2040?

Dans les 25 prochaines années, la production pétrolière au Canada va évoluer à un rythme plus lent que prévu tandis qu’une incertitude profonde planera encore sur cours mondiaux. C’est ce qui ressort de la mise à jour des perspectives économiques à long terme de l’Office national de l’énergie.

Le rapport Avenir énergétique – Mise à jour vient d’être publié par l’Office de l’énergie.

Alors que les cours du pétrole et de ses dérivés ne cessent de fluctuer sur le marché international, le rapport confirme une incertitude qui continuera de planer tandis que la production augmentera, mais pas au rythme des prévisions établies au mois de janvier 2016, en ce qui concerne le Canada.

Une telle lenteur sera une grande première en 25 ans au Canada habitué à une production importante du fait que les activités de son secteur industriel reposent encore en grande partie sur l’énergie fossile.

Ce rapport intervient dans un contexte marqué par d’importantes décisions politiques, aussi bien sur le plan international que national, mais aussi, et surtout dans un contexte où une place de plus en plus importante est accordée aux énergies renouvelables.

L’Alberta va augmenter sa production d’énergie renouvelable.
L’Alberta va augmenter sa production d’énergie renouvelable d’ici 15 ans. © ICI Radio-Canada/Antoine Trépanier

Ce qui va changer d’ici 2040

  • Le prix du pétrole brut sera à 90 $ US le baril, soit une perte de 17 dollars

  • La production du brut va passer de 4 millions de barils par jour à 5,7 millions, soit près de 400 000 barils par jour par rapport aux prévisions de janvier 2016

  • Chute à 10 % de son niveau actuel, de la production d’électricité à partir du charbon porteur de gaz à effets de serre

  • La production à partir du gaz naturel et des énergies renouvelables prendra progressivement le relais du charbon : 66% de la production d’électricité se fait à partir d’énergie renouvelable (ce qui inclut l’hydroélectricité) et passe à 70% en 2040. Si l’on exclut l’hydroélectricité, 7% de la production se fait à partir de l’énergie solaire, l’éolien et la biomasse. Cette part augmente à 12% en 2040

  • Doublement de la capacité de l’énergie éolienne

Un camion alimenté au gaz naturel
Un camion alimenté au gaz naturel © Radio-Canada

Contexte : ratification accord COP 21 et mesures nationales pour la tarification du carbone

Le Canada qui est le 5e producteur de pétrole au monde a rejoint il y a quelques semaines, le groupe d’une soixantaine de pays ayant ratifié l’accord de Paris sur les changements climatiques.

Selon le texte de cet accord qui entre en principe en vigueur le 7 novembre à Marrakech à l’occasion de la COP 22 au Maroc, les pays doivent stabiliser le réchauffement climatique lié à l’activité humaine sous le seuil de 2 degrés Celsius, par rapport à la période préindustrielle.

Le Canada s’était engagé à Paris à réduire de 30 % ses gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 2005, un niveau que d’aucuns ont jugé irréaliste compte tenu de la grande dépendance du secteur industriel national des énergies fossiles.

Plusieurs provinces canadiennes, une sur cinq, pénalisent maintenant les émissions de carbone ou sont en voie de le faire.
Plusieurs provinces canadiennes, une sur cinq, pénalisent maintenant les émissions de carbone ou sont en voie de le faire. © Radio-Canada

Récemment, le premier ministre, Justin Trudeau, qui s’était donné 90 jours après les accords de Paris pour s’entendre avec les provinces sur les mesures nécessaires à l’atteinte de cet objectif, a proposé un plan pour la tarification du carbone.

Une proposition que l’Office de l’énergie considère comme étant une composante importante du cadre pancanadien en ce qui concerne la croissance propre et les changements climatiques.

Par ailleurs, les efforts des provinces ne sont pas à négliger et l’Office mentionne en exemple l’Alberta qui a décidé d’abandonner progressivement la production de l’électricité à partir du charbon. Les exemples du Québec et de l’Ontario entre autres,  en ce qui concerne la tarification du Carbone, méritent également d’être soulignés.

La construction de projets énergétiques renouvelables ne cesse de croître au Canada. Elle est passée de 2 à 11 % en 10 ans. C’est pourquoi, selon les projections de l’Office, la production d’électricité dans certaines centrales de Charbon du pays ne disposant pas de technologies pour capter et retenir le CO2 va considérablement diminuer dans 25 ans.

Plus de détails dans cet entretien de Jean-Denis Charlebois, directeur à l’Office national de l’énergie, avec Alice Chantal Tchandem

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Catégories : Économie, Environnement et vie animale, Société
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