La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) est prise à parti par la commissaire canadienne à l’environnement, sorte d’ombudsman du citoyen qui relève du Bureau du vérificateur du gouvernement canadien.
La commissaire affirme que les inspections notamment recommandées à la suite du désastre japonais de Fukushima n’ont pas été adéquatement gérées.
Dans son plus récent rapport, la commissaire Julie Gelfand relève de nombreuses lacunes et presse l’organisme responsable, le CCSN, de mieux planifier ces exercices d’inspection nécessaires à la sécurité de la population qui en Ontario notamment habite à proximité des centrales.
Dans son rapport, la commissaire écrit : « la CCSN n’a pas pu démontrer qu’elle disposait d’un processus systématique adéquat, fondé sur les risques, pour planifier ses inspections des installations dans les centrales nucléaires ».
Inspections annulées et des inspecteurs qui sont mal documentés
Selon le nouveau rapport très critique à l’endroit de la CCSN, la moitié des inspections prévues entre 2013 et 2015 n’ont tout bonnement pas été réalisées. Le manque de disponibilité des inspecteurs et l’absence adéquate de guides écrits d’inspection sont en partie à la base de cet échec.
LA CCSN n’aurait pas dès le départ affecté un nombre suffisant d’employés à l’inspection des centrales nucléaires.
Peut-être plus inquiétant encore, la commissaire à l’environnement n’a pas été en mesure de déterminer elle-même l’importance des inspections annulées, parce que les motifs de ses annulations n’ont pas été proprement documentés.
Des renseignements pertinents semblent avoir été égarés, ce qui permet de douter de l’exactitude des rapports officiels
ÉcoutezAide-mémoire…
Quatre centrales nucléaires sont en service au Canada : trois en Ontario, et une au Nouveau-Brunswick
– Les deux plus grandes centrales sont celles de Bruce et de Pickering en Ontario qui opèrent entre elles 14 réacteurs nucléaires
– La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a la responsabilité de délivrer les permis pour en autoriser l’exploitation, et réglemente l’utilisation des substances nucléaires qu’elles se trouvent dans ces centrales ou dans les hôpitaux sous forme d’isotopes radioactifs par exemple.
Les risques de séisme sous la centrale nucléaire de Pointe-Lepreau au Nouveau-Brunswick
Une enquête sur les risques de tremblements de terre dans la province du Nouveau-Brunswick à forcé le printemps dernier les autorités à se questionner sur les plans d’urgences en place après la découverte de signes de séismes majeurs de magnitude de 6,5 à 7 qui se sont produits il y a 12 000 ans dans la baie de Passamaquoddy qui est située à une trentaine de kilomètres de Point Lepreau.
Les données précédentes d’Énergie Nouveau-Brunswick qui dataient de l’époque de la construction de la centrale se fondaient sur le plus gros tremblement de terre enregistré dans la région, soit un séisme d’une magnitude de 5,7. Une secousse de magnitude 7 est presque 20 fois plus puissante qu’un tremblement de terre de 5,7.
Un séisme de 7 est aussi 100 fois plus faible qu’un autre de magnitude 9, comme celui qui a provoqué la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011.
Leçons à tirer de Fukushima pour les Canadiens
Après l’accident nucléaire de Fukushima, en 2011, la Commission canadienne de sûreté nucléaire, l’organisme de surveillance de l’industrie nucléaire, a tenté d’évaluer si le Canada était préparé à faire face à un tel événement.
La commission avait par la suite relevé de sérieuses lacunes notamment dans les protocoles de communications et de sensibilisation du public et elle avait publié un plan d’action pour tenté de corriger le tir.
La Commission canadienne de sûreté nucléaire proposait notamment qu’on fournisse aux citoyens qui vivent près des centrales des médicaments préventifs qui bloquent l’entrée d’iode radioactive dans la glande thyroïde pour contrer les effets de la radiation en cas d’accident.
Cela a été fait dans le cas de la centrale nucléaire de Pickering tout près de Toronto qui alimente des milliers de foyers ontariens en électricité. On estime que la zone de radiation à Pickering représente un rayon d’environ 10 kilomètres et une population de 250 000 personnes.
RCI avec la contribution de Sarah Émilie Bouchard, Catherine Lanthier, Philippe Marcoux, Marie Villeneuve, Catherine Perrin et Michel Désautels de Radio-Canada
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