Si nos économistes canadiens devaient être les seuls à voter, il n’est pas clair que Trump serait le grand perdant ou que Hillary Clinton serait leur choix favori.
Certes, les positions hostiles au libre-échange de Donald Trump sont bien connues. Non seulement compte-t-il bloquer le Partenariat transpacifique (PTP), mais il dit vouloir renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en vigueur entre le Canada, le Mexique et les États-Unis depuis 1994.
En campagne électorale, Donald Trump a vivement critiqué l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), allant jusqu’à le qualifier de pire accord commercial des États-Unis, qu’il a promis de renégocier.
Pourtant, si on se fie à Kellyanne Conway, la directrice de campagne pour le candidat républicain, il ne faudrait pas nécessairement craindre les idées protectionnistes de Donald Trump : « Les Canadiens devraient être très emballés d’avoir un président qui respecte la relation avec le Canada et qui va continuer de les voir comme des partenaires importants sur le continent », a-t-elle affirmé lors d’une entrevue télévisée.
Hillary Clinton pourrait aussi freiner le libre-échange
Hillary Clinton PHOTO : GARY CAMERON/REUTERS
En entrevue à Radio-Canada, le stratège démocrate Craig Smith estimait ces dernières heures que les Canadiens n’ont pas à craindre les idées protectionnistes véhiculées par Hillary Clinton durant la longue campagne électorale.
Si elle devait remporter la Maison-Blanche mardi, Hillary Clinton trouverait un équilibre entre la montée du protectionnisme aux États-Unis et les intérêts économiques du Canada, selon sa proche conseillère.
« Pour avoir travaillé avec elle pendant des années, je sais qu’elle cherchera des façons pour que les États-Unis et nos voisins trouvent une solution qui convienne à tous », explique celui qui a servi de conseiller à Bill Clinton dès le début de son premier mandat, en 1992.
Si le duel Clinton-Trump devait être un concours de beauté décidé par les seuls Canadiens, nous élirions Hillary Clinton comme présidente avec une majorité écrasante de 80 %, selon le tout dernier sondage
Interrogés à savoir qui entre Hillary Clinton et Donald Trump serait le meilleur président pour les intérêts du Canada, plus de 80 % des Canadiens ont opté pour l’ancienne secrétaire d’État, selon ce sondage Global News – Ipsos dévoilé dimanche.
Plus précisément, 76 % des personnes interrogées ont affirmé que Clinton est le meilleur choix pour les États-Unis, tandis que 82 % des répondants ont affirmé qu’il s’agit du meilleur choix pour le Canada.
Le saviez-vous? Le Canada aux élections américaines serait plus petit que la Californie, mais plus grand que le Texas – Si le Canada était un État américain, il aurait un poids énorme dans le collège électoral américain. – Si le Canada était le 51e État, il aurait assez de votes au Collège électoral pour le mettre quelque part entre la Californie et le Texas. Et avec Clinton obtenant environ 80 % du vote des Canadiens, le Canada serait l’État le plus fiable pour elle dans l’Union.
Le premier ministre canadien Justin Trudeau reste neutre ou presque
À cinq jours de l’élection présidentielle américaine, le premier ministre Justin Trudeau ne voulait pas donner « d’avis personnel » jeudi dernier sur sa préférence entre la démocrate Hillary Clinton ou le républicain Donald Trump.
Très diplomatiquement, le chef du gouvernement a cependant convenu que les choses allaient changer : « il y aura une nécessité pour le Canada de réaffirmer les positions qui sont importantes pour les Canadiens, pour nos entreprises, nos voyageurs et notre place dans le monde», a déclaré M. Trudeau.
Justin Trudeau a minimisé l’impact de la « rhétorique » protectionniste qui se dégage aux États-Unis, faisant valoir qu’elle avait tendance à revenir durant les campagnes électorales tant aux États-Unis qu’au Canada pour ensuite se dissiper. Questionné sur les positions défendues par M. Trump sur le libre-échange nord-américain, M. Trudeau a rétorqué que la relation entre le Canada et les États-Unis allaient au-delà de « deux personnes ».
D’ajouter Justin Trudeau : « Cette relation va beaucoup plus loin que les deux personnalités à la tête de leur pays. Je pense toutefois que j’ai été très clair dans mon approche féministe, en tant que quelqu’un qui a défendu toute ma vie de façon claire et forte dans le domaine du harcèlement sexuel, de la lutte contre la violence à l’égard des femmes et je n’ai pas besoin de faire d’autres commentaires. »
Aide-mémoire… – Lors de sa visite à la Maison-Blanche en mars, il avait délivré une pique à Donald Trump sans le nommer directement, en dénonçant avec force les « politiques fondées sur la peur, l’intolérance ou la rhétorique haineuse ». – En septembre dernier, Justin Trudeau avait mis en garde contre les tentations isolationnistes de certains : « L’isolement, la construction de murs ou le renfermement sur nous-mêmes ne créent ni opportunités, ni croissance, ni bénéfices pour la classe moyenne», avait-il déclaré en référence aux propositions de Donald Trump de vouloir construire un mur à la frontière du Mexique ou de mettre fin à l’accord de libre-échange nord-américain.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.