Au dernier jour de sa visite à La Havane mercredi, le premier ministre canadien Justin Trudeau a assuré les Cubains que le Canada ne changera pas sa politique à l’égard de l’île, même si le nouveau dirigeant de la Maison-Blanche ne partage pas tout à fait son point de vue sur les bienfaits de la détente politique entre l’Amérique et Cuba.
Au lendemain de sa rencontre avec le président cubain, Raul Castro, avec qui il avait discuté mardi de réformes de la gouvernance, M. Trudeau a participé mercredi à une séance de questions avec des étudiants à l’Université de La Havane.
Interrogé notamment par ces jeunes Cubains sur l’embargo américain, l’élection de Donald Trump et l’incertitude qui plane sur les relations avec le Canada, le premier ministre a répété un message rassurant.
« Pour moi, les résultats de l’élection aux États-Unis ne changeront pas les relations étroites entre le Canada et Cuba, basées sur l’amitié et le partenariat », a-t-il assuré à son jeune auditoire, auquel s’était invité aussi le président Castro lui-même, au premier rang.
Selon M. Trudeau, le Canada peut diverger d’opinion avec son influent voisin et plus important partenaire commercial. « Mais ce n’est pas à nous de dicter à nos amis et alliés ce qu’ils devraient faire ou ne pas faire. Notre rôle, c’est de nous assurer que nous posons les gestes appropriés […] afin de créer des occasions d’affaires pour les Canadiens et les entreprises canadiennes, mais aussi pour Cuba, pour que se poursuivent le développement et la modernisation. »
La séance de questions-réponses, qui a duré une heure, s’est tenue le jour même où le régime cubain amorçait des exercices militaires, comme il le fait depuis l’administration Reagan, mais qu’il avait suspendus il y a trois ans. Les observateurs croient que la reprise de ces manoeuvres n’est pas étrangère à l’élection de Donald Trump, qui a promis de freiner la détente entre Washington et La Havane amorcée par Barack Obama.
Les deux pays avaient rompu leurs relations diplomatiques en 1961, un geste que le gouvernement progressiste-conservateur de John Diefenbaker n’avait pas imité, tout comme d’ailleurs son successeur, le libéral Pierre Elliott Trudeau.
Aide-mémoire…
Le président désigné des États-Unis, Donald Trump, a indiqué que le rythme d’implantation de réformes sur l’île cubaine – spécifiquement celles permettant les élections multipartites et la libération de dissidents politiques – aurait un impact sur le renouvellement des relations entre les États-Unis et Cuba.
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