Affiche faisant la promotion du mouvement « alt - right » sur un poteau près d’un parc à Toronto

Affiche faisant la promotion du mouvement « alt - right » sur un poteau près d’un parc à Toronto
Photo Credit: Canadian Broadcasting Corporation

Plusieurs incidents « racistes » au Canada récemment

Aperçues les derniers jours, des affiches faisant la promotion d’un groupe d’individus d’extrême droite connus par le nom « alt-right » ont alarmé des résidents de Toronto. Les affiches, dont il y a au moins une demi-douzaine, attirent l’attention par les mots suivants : « Hé, personne blanche », pour ensuite inviter les lecteurs à « rejoindre l’alt-right. »  Les affiches répertorient également des sites web qui promettent de fournir des informations d’un point de vue « pro-européen ». 

On pouvait également lire : « Fatigué de la rectitude politique ? Vous vous demandez pourquoi seuls les pays blancs doivent devenir « multiculturels » ?

La police de Toronto qui travaille à les enlever, a affirmé qu’une enquête a été lancée concernant ces affiches.

«Nous nous en occupons » a dit Caroline De Kloet, porte-parole de la Police de Toronto. « Il y a une enquête en cours et nous allons partir de là »

De Kloet a aussi dit que la police a pris des photos des affiches et essaye de savoir qui en est responsable; elle a invité toute personne qui témoigne l’affichage de ses écriteaux racistes à communiquer avec la police.

Affiche faisant la promotion du mouvement « alt - right » quelque peu détaché du poteau où il se trouvait près d’un parc à Toronto
Affiche faisant la promotion du mouvement « alt – right » quelque peu détaché du poteau où il se trouvait près d’un parc à Toronto © Canadian Broadcasting Corporation
Un phénomène qui grandit ? 

Au cours de dernières années, on a évalué à au moins cent le nombre de groupes d’extrême droite actifs au Canada. Selon les rapports, il s’agirait autant de petites et des grandes cellules que des groupes organisés, qui sont tout de même moins agressifs que leurs homologues aux États-Unis et en Europe.

Cependant, les prises de parole remarquées sont plus récentes. Au début du mois d’octobre par exemple, de la propagande de l’organisation suprématiste blanche des États-Unis, Ku Klux Klan (KKK), a été trouvée dans des sacs en plastique transparents à la porte de quelques dizaines de maisons dans deux villages de la Colombie-Britannique. Des tracts similaires étaient aussi apparus dans les villes voisines pendant l’été.

Ces dernières semaines, des affiches contre les musulmans et les Sikhs ont également été vues dans deux universités en Alberta.

swastikaPhoto : Facebook

À Ottawa, Anna Maranta, une femme rabbin qui dirige un centre de prière juif s’est dite « stupéfaite » de se réveiller au milieu de la nuit et de découvrir que quelqu’un avait peint une croix gammée et une injure antisémite sur la porte d’entrée de sa maison.

Vendredi dernier, un graffiti raciste a aussi été aperçu à Regina, créant confusion et déception au Conseil multiculturel de la Saskatchewan. Il s’agissait des graffitis où l’on pouvait lire « KKK » et « KKK est grand » et d’autres qui utilisaient un langage offensif pour se référer aux Noirs.

Photo : CBC

Photo : CBC

Comment ces incidents peuvent être expliqués ?

Pour l’analyste James O. Ellis du Canadian Network for Research on Terrorism,Security & Society (TSAS, par son sigle en anglais) la stratégie antiterroriste du Canada confirme que la violence parmi les groupes terroristes du pays, y compris ceux qui prônent la suprématie blanche, persiste. Mais, il n’existe que peu de recherches contemporaines sur l’extrémisme de droite canadien.

Ellis affirme qu’il est urgent que le Canada procède à une évaluation approfondie de cette menace pour promouvoir une politique fondée sur des données probantes et améliorer les opérations de sécurité.

Pour sa part, Rinaldo Walcott, directeur du Women and Gender Studies Institute de l’Université de Toronto, a déclaré dans un courriel à CBC Toronto qu’il estimait que le moment de l’apparition des affiches à Toronto n’était pas un accident.

« Bien sûr, l’élection américaine a enhardi les groupes nationalistes blancs à Toronto », a-t-il écrit. « Seul le temps dira à quel point ils émergeront de l’ombre.»

La victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines a laissé de nombreux groupes minoritaires à Winnipeg inquiets de savoir si sa présidence pourrait provoquer plus de crimes haineux au Canada et encourager le racisme.

 « Nous avons notre part de racisme ici dans notre pays », a déclaré Shahina Siddiqui, présidente de l’Association islamique des services sociaux de Winnipeg. « Maintenant que M. Trump est au pouvoir, va-t-il encourager des haineux, des racistes ou des bigots? »  se demande-elle.

Shahina Siddiqui

Shahina Siddiqui (CBC)

Rhonda Rosenberg, directrice générale du Conseil multiculturel de la Saskatchewan, suggère de son côté quelques choses à faire lorsque des personnes que vous connaissez font un commentaire basé sur des informations racistes :

  • Interrogez-les à ce sujet, en utilisant une approche de curiosité.
  • Évitez de les réprimander car cela ne facilitera pas la communication.
  • Engagez-les dans la conversation et explorez leurs idées et les raisons pour les avoir.
  • Partagez vos propres expériences pour montrer que leur point de vue n’est pas la seule façon de voir les choses.
Radio Canada International avec Canadian Broadcasting Corporation 
Catégories : Société
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