Une récente communication de la Food and Drug Administration des États-Unis avertit le public sur le fait que l’utilisation répétée ou prolongée d’anesthésiques généraux et de sédatifs chez les enfants de moins de trois ans et chez les femmes enceintes, rendues au troisième trimestre de leur grossesse, pourrait présenter un danger. Ces produits pourraient en effet avoir de possibles effets négatifs sur le développement du cerveau des enfants. À la suite de cette communication, Santé Canada a pris des mesures pour analyser certains anesthésiques et sédatifs utilisés au canada.
Les études qui ont incité la communication de la Food and Drug Administration ont été menées, dans un premier temps, sur de jeunes animaux. Elles ont permis de constater que les anesthésiques pouvaient être nocifs pour le développement de leur cerveau.
D’autres études étendues cette fois sur les enfants ayant subi une anesthésie générale donnent à penser qu’il pourrait y avoir des conséquences sur leurs capacités d’apprentissage, mais aussi sur la manière dont ils se comportent.
Une autre étude vient démontrer qu’il n’existe aucun lien entre les troubles du comportement et de l’apprentissage, et le fait que les enfants concernés aient subi une anesthésie générale.
Les résultats d’autres recherches, plus récentes cette fois, menées chez les humains et rapportés par la Food and Drug Administration, suggèrent qu’il est «improbable qu’une exposition unique et relativement de courte durée de nourrissons et de jeunes enfants à des anesthésiques généraux ou à des sédatifs» puisse affecter négativement le comportement et l’apprentissage.
De telles incertitudes font planer le doute sur les causes profondes des effets observés dans certains cas.

Santé Canada sur la brèche
Les anesthésiques généraux et les sédatifs sont indispensables en milieux de soins.
Administrés aux patients par des spécialistes qualifiés, ils permettent de vivre sans douleur certains tests ou des actes médicaux et chirurgicaux parfois traumatisants, du fait qu’ils mettent le patient dans un état d’inconscience.
Les risques mentionnés par la Food and Drug Administration ne touchent pas les anesthésiques locaux qui engourdissent seulement des parties ou des régions du corps ciblées.
Santé Canada reconnaît les bienfaits de ces médicaments et va même jusqu’à souligner le fait qu’ils «peuvent sauver des vies» et qu’il «vaut mieux ne pas les retarder».
C’est ainsi que l’agence fédérale recommande aux patients et aux professionnels de la santé de bien soupeser les risques et les bienfaits pour mieux décider de la nécessité de procéder à une intervention et du moment qui serait propice pour une chirurgie.
Sa recommandation s’adresse aussi aux parents, aux gardiens d’enfants et aux femmes enceintes qui devraient discuter avec un professionnel de la santé de tout ce qui se rapporte à l’administration de sédatifs et d’anesthésiques généraux.
Santé Canada se limite pour l’instant à ces conseils en attendant que son analyse de l’innocuité de certains anesthésiques et sédatifs soit menée à son terme. Des mesures pourront par la suite être prises pour optimiser les bienfaits et réduire les risques associés à l’administration de ces médicaments.

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