Un homme s’achète un téléviseur pendant les soldes d’après Noël.

Les achats des Fêtes riment souvent avec le gaspillage des appareils remplacés.
Photo Credit: PC/Graham Hughes

«Boxing Day» au Canada : réellement de bonnes affaires?

Le jour qui suit le jour de Noël, le 26 décembre, est surnommé le «Boxing Day». C’est le jour où les magasins exposent et vendent à un prix réduit d’importantes quantités de leurs marchandises invendues tout au long de l’année, dans le but  de faire rentrer de nouveaux produits dans leurs boutiques. C’est l’occasion pour les consommateurs de profiter des prix avantageux qui leur sont proposés pour acquérir différents biens.

L’occasion de toutes les folies pour certains

L’après-Noël est une occasion unique pour certains consommateurs qui y voient une véritable passerelle pour acquérir, à un prix dérisoire, les derniers accessoires, équipements et autres gadgets à la mode dont ils ont toujours rêvé, mais qui n’étaient pas toujours à leur portée, à cause de leurs prix souvent élevés.

C’est ainsi qu’avec l’euphorie des soldes, certains sont prêts à y laisser le peu de ressources qui leur reste après les achats de Noël et même à s’endetter, sans se soucier des lendemains et des multiples défis qu’ils auront à relever au quotidien pour poursuivre une vie normale d’après-fête.

Ces personnes sont prêtes à braver toutes sortes d’obstacles susceptibles de perturber leurs initiatives lors de cette journée d’aubaines comme : une météo peu clémente, de longues files d’attente devant les magasins, la bousculade dans certaines enseignes, voire des échanges de coups de coude ou plus grave, de coups de poing, simplement parce qu’ils veulent que leur revienne l’objet tant désiré et rêvé.

 Certains acheteurs ont attendu plus de quatre heures devant les magasins.
Certains acheteurs ont attendu plus de quatre heures devant les magasins. © PC/Graham Hughes


Gare aux achats impulsifs  et aux escroqueries!

Better Business Bureau du Canada met en garde les consommateurs contre toutes sortes d’arnaques et de faux en ce «Boxing Day» :

  • De faux sites web avec toutes sortes de publicités mensongères
  • De faux coupons pour bénéficier d’achats et de voyages, entre autres, à un prix défiant toute concurrence
  • Des vols dans les magasins de la part de ceux qui profitent de la bousculade pour soutirer des portefeuilles et objets précieux négligemment tenus

Bien garder la tête sur les épaules malgré les aubaines consiste à ne pas céder aux achats que l’on effectue sur un coup de tête alors qu’en réalité le besoin ne se pose pas et le très «bon deal» (la bonne affaire) en face duquel nous nous retrouvons souvent, n’est qu’une occasion de plus pour appauvrir davantage notre portefeuille.

Les vitrines des magasins sont certes suffisamment alléchantes pour attirer différentes clientèles, mais chacun devrait  se poser la question de savoir si le «deal» proposé en vaut vraiment la chandelle, certains commerçants profitant de la circonstance pour écouler des stocks de marchandises parfois vieilles de plusieurs années. Des marchandises qui, une fois acquises, finiront  peut-être au fond d’une poubelle,  parce qu’elles se seront endommagées assez rapidement, sans que leurs propriétaires aient eu le temps d’en profiter réellement.

Des hommes font des achats dans un Best Buy à Ottawa.
Des hommes font des achats dans un Best Buy à Ottawa. © PC/Justin Tang


Boxing Day : une tradition détournée?

Cela fait près de trois cents ans que le «Boxing Day»,  le jour des boîtes ou d’après-Noël, est célébré chaque 26 décembre au Canada.

C’est une fête initialement prévue pour distribuer des cadeaux aux plus démunis de la société, ceux qui ont été abandonnés sur le banc de la célébration de Noël et qui n’ont reçu aucun présent.

Il existe un lien étroit entre la liturgie et cette journée d’après-Noël car elle marque également la fête de Saint-Étienne, le premier martyr chrétien qui avait été choisi pour distribuer l’aumône aux pauvres et qui fut lapidé pour blasphème.

Des bénévoles livrent des paniers de Noël aux pauvres
Des bénévoles livrent des paniers de Noël aux pauvres © ICI Radio-Canada/Martin Bilodeau

Cette journée est aussi associée au bon roi Wenceslas I, duc de Bohème, fils d’un grand homme de foi chrétienne, célébré dans un chant de Noël qui porte son nom du fait qu’il avait ordonné à ses serviteurs de porter un sac de victuailles à un homme pauvre le jour de la fête d’Étienne.

Elle marquerait aussi un lien avec l’histoire des grandes découvertes pendant lesquelles des marins superstitieux déposaient de l’argent dans des boîtes qui étaient scellées en signe de protection de leurs aventures. Ces boîtes étaient ensuite remises à des prêtres qui les distribuaient aux plus pauvres.

D’un point de vue laïc, certains pensent que cette fête est née au 19e siècle dans la haute bourgeoisie où les serviteurs se voyaient attribués des congés pour aller rendre visite à leur famille, transportant avec eux des boîtes remplies de cadeaux ou de résidus issus des tables de leurs maîtres.

Depuis le 21e siècle, le Boxing Day revêt une tout autre signification, ayant été transformé en occasion de ruée vers les magasins pour s’octroyer les meilleures aubaines.

Échanges, soldes, curiosité, toutes ces raisons ont attiré les consommateurs dans les centres commerciaux de la région en ce Boxing Day.
Échanges, soldes, curiosité, toutes ces raisons ont attiré les consommateurs dans les centres commerciaux de la région en ce Boxing Day. © Radio-Canada / Marlène Joseph Blais

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