Un problème de 31 milliards de dollars : Une mauvaise note pour le Canada et le gaspillage alimentaire
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Un problème de 31 milliards de dollars : Une mauvaise note pour le Canada et le gaspillage alimentaire

La France a rendu illégal pour ses supermarchés le fait de jeter des aliments; l’Italie offre des allègements fiscaux aux entreprises qui donnent des restes de table plutôt que de les jeter.

Au Canada?

Rien à signaler pour le moment, rien en vue dans un avenir prochain.

31 milliards de dollars enfouis

Au Canada, les aliments qui se retrouvent dans des sites d’enfouissement et dans diverses unités de compostage ont une valeur commerciale évaluée à 31 milliards de dollars selon le rapport de 2014 de Value Chain Management International.

Ces aliments jetés alors qu’ils sont encore, dans plusieurs cas, propres à la consommation humaine, ne représentent qu’une partie des tonnes et des tonnes (1,3 milliard) d’aliments jetés annuellement selon les données de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Pendant ce temps, quelque 850 000 Canadiens doivent se rabattre sur des banques alimentaires pour se nourrir.

Pas de solution rapide

Le Canada n’aura pas de solution politique à offrir au gaspillage alimentaire du moins dans un avenir rapproché.

Le  ministre de l’Agriculture, Laurence MacCauley, a déclaré l’automne dernier que le Canada s’attaquerait à ce problème « d’ici un ou deux ans ».

Le ministre de l’Agriculture, Laurence MacCauley (Radio-Canada)

« In 2017, we will be open to discussions in public right across the country. Anybody involved — nutritionists, food groups, retailers, perhaps seniors homes, whatever — anybody that can add to the policy is [who] we want to hear from ».

(Trad.: En 2017, nous entamerons des discussions publiques d’un bout à l’autre du pays. Tous ceux qui, de près ou de loin sont impliqués dans ce dossier – les nutritionnistes, les groupes alimentaires, les détaillants, peut-être des foyers pour personnes âgées – tous peuvent se faire entendre)

D’autres pays prennent l’initiative de tenter de régler ce problème du gaspillage alimentaire

Pendant qu’Ottawa songe à discuter du problème, d’autres pays sont résolument engagés à trouver des solutions.

Outre la France et l’Italie qui donne le ton, les États-Unis, qui n’ont pas de politique nationale en la matière, se penchent sur les dates de péremption afin de les rendre « plus claires » et de réduire ainsi le gaspillage.

Le Massachusetts a légiféré en 2014 rendant le gaspillage alimentaire illégal pour les entreprises. La Californie a emboîté le pas cette année.

Rappelons que, sur la scène internationale, les Nations unies ont fait de la réduction du gaspillage alimentaire un des enjeux du développement durable, politique adoptée en assemblée générale en 2015.

La cible est de réduire de moitié d’ici 2030 le gaspillage alimentaire des entreprises de détail et des consommateurs.

Penser globalement, agir localement

Le chef torontois Jagger Gordon (Radio-Canada)

Le chef torontois Jagger Gordon s’est mis à ses fourneaux la Veille de Noël.

Avec sa brigade, il a concocté plus de 600 repas pour des gens dans le besoin avec, justement, des aliments destinés à la décharge.

Jagger Gordon espère voir le gouvernement fédéral prendre la décision d’exiger que toutes les épiceries, les grandes surfaces et tous les restaurants donnent aux banques alimentaires et aux refuges les aliments dont la date de péremption approche au lieu de systématiquement les jeter.

Quelques semaines avant Noël, il a pris son bâton de pèlerin (son téléphone quoi) et il s’est lancé dans une campagne de demande de dons.

« There’s always the issue of them saying, ‘Ok, we’re not too sure about this.’ But I say, it’s called the Good Samaritan law. If you know it’s good and I know it’s good, then we have no issues ».

(trad.: Il y a toujours les craintes exprimées du genre ‘Vous êtes certain de ce que vous avancez?’ Je leur répondais qu’il s’agit de la Loi du bon Samaritain Si vous savez que c’est encore bon. Et que je le sais aussi, il n’u a donc pas de problème).

C’est en 2014 que Jagger Gordon a eu l’idée de congeler les restes des événements qui l’engageaient en tant que traiteur.

Ainsi, il a pu nourrir huit familles au cours d’une année.

Feed It Forward

C’est cette expérience de partage qui l’a poussé à créer le programme Feed It Forward (Trad. : dans le sens de Donnez au suivant, Nourrissez-le).

Jagger Gordon est à mettre sur pied une application web pour faciliter le transfert des aliments des restaurants et des marchés d’alimentation qui autrement seraient jetés vers ceux et celles qui en ont vraiment besoin.

La pauvreté, ce n’est pas un choix personnel.

RCI, CBC, Feed It Forward, Value Chain Management International

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