D’un bout à l’autre du Canada, le prix des garderies gruge le salaire des parents. Il y a une exception. Celle que vivent les familles québécoises. Elles peuvent compter depuis 1997 sur le concept des centres de la petite enfance à prix modique. Le concept, qui a été bonifié depuis, introduisait le principe des « places à 5 $ par jour ».
Aujourd’hui, les parents dans l’ensemble paient un peu plus cher et les familles plus riches, notamment, doivent assumer une part plus importante de la facture. Mais le principe de base est inchangé : les parents québécois peuvent se rendre au travail chaque matin en sachant que la garde de leurs enfants ne viendra pas hypothéquer leurs finances.
L’annonce de la Politique familiale par la ministre Pauline Marois et la Loi sur le ministère de la Famille et de l’Enfance ont réaffirmé la vision des Québécois pour un état plus participatif et solidaire. Mais dans le reste du Canada, les parents affrontent largement seuls les épreuves financières associées à la garde de leurs enfants.
Le Canada doit-il adopter le modèle québécois des garderies? – 5:30
Beaucoup plus cher dans le reste du Canada
C’est à Toronto, la plus grande ville canadienne, que les frais de garderies grugent le plus le salaire des parents au Canada selon un rapport du Centre canadien de politiques alternatives. Ces frais varient aussi énormément de province en province selon le coauteur de l’étude, l’économiste David Macdonald.
« Pour un nourrisson, c’est 1649 $, pour un bambin c’est 1365 $, et pour un enfant d’âge préscolaire c’est 1150 $ par mois. Toronto est le plus cher dans ces trois catégories. »
Or, au Québec, c’est environ 200 $ pour toutes ces catégories d’âge.
Les Torontois pourraient s’inspirer du sort des parents montréalais

Ouvrir de nouvelles garderies à Toronto, ce serait bien, mais les rendre moins chères ce serait encore mieux! C’est la conclusion d’une étude récente commandée par la Ville.
Selon Lordon Cleveland et Michael Krashinsky, deux économistes de l’Université de Toronto et spécialistes des politiques publiques en matière d’aide à l’enfance, il ne servirait presque à rien d’ouvrir de nouvelles garderies si leurs tarifs demeurent inaccessibles pour la majorité des parents.
Ils affirment qu’aujourd’hui, 75 % des familles de Toronto n’ont pas les moyens de s’offrir des services de garde.
Le rapport des économistes Cleveland et Krashinsky propose d’instaurer un prix maximum à la Québécoise, mais un peu plus élevé, soit de 20 $ par enfant par jour. On propose aussi de faire exactement comme le Québec et de subventionner plus de parents avec des revenus faibles ou moyens et enfin de limiter le coût des garderies à 10 % du revenu de chaque foyer.
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RCI avec la contribution de Marjorie April, Sandra Gagnon, Jacques Dufresne de Radio-Canada
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