L’Organisation mondiale de la santé a noté une augmentation alarmante des infections chez les hommes gays par le VIH, le virus du Sida. L’OMS appelle les homosexuels à prendre des antirétroviraux à titre de prévention. Cécile Tremblay est Professeure au département de microbiologie, infectiologie et immunologie de l’Université de Montréal et directrice scientifique du laboratoire de Santé publique du Québec

Des chercheurs de l'Université de la Colombie-Britannique ont l'impression que des antirétroviraux affaibliraient l'organisme au point paver la voie à la syphilis

Et si le traitement anti-VIH ouvrait la porte à la syphilis?

Un traitement clé dans la lutte contre l’infection au VIH pourrait accentuer la vulnérabilité des patients à d’autres maladies comme la syphilis.

Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique affirme que les médicaments utilisés pour traiter le VIH peuvent avoir des effets sur la façon dont le corps humain répond à la syphilis.

Cette situation expliquerait l’épidémie de syphilis rapportée dans plusieurs pays et touchant principalement les homosexuels.

Des recherches antérieures avaient déjà soulevé l’hypothèse selon laquelle les traitements très efficaces contre le VIH encouragent les comportements sexuels risqués.

Deux hommes se tiennent par la main
Les chercheurs ont noté une prévalence de la syphilis chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes.

Les comportements à risque ne seraient pas en cause

Pourtant, Michael Rekart, professeur clinique à l’École de la santé publique et des populations de l’Université de Colombie-Britannique, a plutôt constaté de grands écarts entre les cas de syphilis et ceux d’autres infections transmissibles sexuellement, comme la gonorrhée.

Son équipe de chercheurs a relevé que bien que de nouveaux cas de syphilis aient été souvent observés chez les patients recevant les médicaments contre le VIH les plus efficaces, connus sous le nom de traitement antirétroviral hautement actif, des modèles mathématiques ont éliminé les comportements sexuels à risque des facteurs ayant contribué à l’épidémie.

Selon les membres de l’équipe et la microbiologiste Caroline Cameron de l’Université de Victoria, les recherches offrent des raisons biologiques pour expliquer les effets de certains médicaments contre le VIH sur la réponse du système immunitaire à certaines maladies.

Une technicienne au travail dans un laboratoire médical.
Des recherches approfondies doivent être réalisées pour confirmer l’hypothèse des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique © Radio-Canada

Les résultats de l’étude devraient cependant être examinés davantage, suggère M. Rekart. Il ajoute qu’il est vital, pour les patients atteints du VIH, de prendre les médicaments les plus efficaces.

Les chercheurs précisent que la prochaine étape sera d’étudier plus amplement les médicaments contre le VIH afin de déterminer si certaines composantes du traitement antirétroviral hautement actif pourraient nuire au système immunitaire.

La recherche a été publiée lundi dans le journal international Sexually Transmitted Infections.

Quelques données sur la syphilis

  • Le principal mode de transmission est par contact sexuel vaginal, anal ou oro-génital

  • Les baisers sur la bouche (contact oral-oral), le partage d’aiguilles ou de matériel d’injection, les transfusions de sang, les inoculations accidentelles (p. ex., piqûres d’aiguilles) et les greffes d’organe(s) solide(s) ont rarement été signalés parmi les voies de transmission.

  • Les stades primaire, secondaire et latent précoce de la syphilis sont considérés comme infectieux, le risque de transmission étant d’environ 60 % par partenaire.

  • Le risque le plus important de transmission de la syphilis primaire et secondaire est le contact direct (souvent intime) avec les lésions.

  • La syphilis latente précoce est considérée comme infectieuse, car le risque de récidive et de se retrouver au stade secondaire est de 25 %

  • Le risque de transmission durant la grossesse pour les femmes non traitées est entre 70 % et 100 % dans le cas d’une syphilis primaire ou secondaire, de 40 % en présence d’une syphilis latente précoce et de 10 % dans le cas d’une syphilis latente tardive

  • Environ 40 % des grossesses chez les femmes atteintes de syphilis infectieuse se terminent par une mortinaissance

  • Chez les mères qui allaitent, la présence de lésions syphilitiques primaires ou secondaires s’accompagne d’un risque théorique de transmission de la syphilis au nourrisson.

(Source : Santé Canada)

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