Les premiers jours de la présidence de Donald Trump sont marqués par le passage immédiat à l’action. C’est ainsi que conformément à la volonté affichée durant la campagne électorale, l’équipe du nouveau président américain a annoncé ce matin un décret pour la renégociation de l’ALÉNA.
Donald Trump en avait fait une priorité lors de la campagne en vue des élections qui l’ont porté au pouvoir.
Cette volonté de remettre à plat L’ALÉNA, l’accord de libre-échange nord-américain entre le Canada, les États-Unis et le Mexique sera rendue concrète par la signature du décret annoncé par la Maison-Blanche.
Donald Trump qui s’est dit prêt à rencontrer prochainement le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et le président du Mexique, Enrique Pena Nieto, a également déclaré qu’il consoliderait les relations avec ses voisins immédiats avant d’entreprendre d’autres actions avec les autres partenaires internationaux.
Des précisions attendues sur les points à renégocier
Si l’annonce du décret visant la renégociation de l’accord de libre-échange entre les États-Unis et ses principaux voisins du nord s’est faite avec une certaine célérité, il demeure que les propos des responsables américains sont restés quelque peu laconiques, sans véritables précisions sur les points de l’accord qu’ils souhaitent débattre.
Ce qui ressort des différentes interventions du nouveau président Trump au sujet de cet accord, c’est le fait qu’il veut les réaménager à son goût et pour les intérêts supérieurs des États-Unis.
Le président américain l’a mainte fois répété au cours de la cérémonie de son investiture : « À partir d’aujourd’hui, ce sera les États-Unis d’abord ».
Cette déclaration décline de manière assez claire la volonté protectionniste du nouveau président et elle en dit long sur les orientations qui seront les siennes lors de la renégociation de l’ALENA.
Toutes les décisions en matière de commerce, de taxes, d’immigration ou d’affaires étrangères seront prises au profit des travailleurs américains et des familles américaines. Nous devons protéger nos frontières des ravages causés par d’autres pays qui fabriquent nos produits, volent nos entreprises et détruisent nos emplois.
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« Acheter américain et recruter américain ». Ces propos du président Trump résonnent comme un hymne au retour à l’autarcie pour la nation la plus puissante de la planète, dans un contexte mondial où les économies sont de plus en plus imbriquées les unes dans les autres.
Si Donald Trump est resté évasif sur les améliorations qu’il compte apporter à l’ALÉNA, il a été très clair sur sa position concernant la délocalisation des entreprises américaines et il a annoncé des réformes importantes.
Il entend ainsi mettre un terme au transfert des industries américaines vers le Mexique pour préserver les emplois et en créer d’autres sur le sol américain.
Il entend aussi augmenter les droits de douane sur les produits fabriqués par les entreprises américaines qui ont choisi de transférer leurs activités au Mexique.
En ce qui concerne le Canada, le président Trump s’est entretenu au téléphone avec le premier ministre Justin Trudeau après son investiture pour son premier mandat présidentiel.
Les deux personnalités ont discuté économie, du renforcement des liens entre le Canada et les États-Unis et de la nécessité de se rencontrer dans les prochains jours.
Sur le plan économique, les craintes demeurent avec l’annonce du décret présidentiel sur la renégociation de l’ALÉNA.
L’environnement du président Trump rencontré par certains proches conseillers du premier ministre canadien, au cours des semaines ayant précédé son assermentation, aurait levé un pan de voile sur le programme économique du républicain qui prévoirait l’imposition de tarifs douaniers au secteur de l’automobile canadien.
Par ailleurs, le secteur du bois d’œuvre canadien pourrait également souffrir d’une possible imposition de droits salés, car le président Trump avait déjà eu à mentionner son intention de remettre l’entente concernant ce produit, sur la table des négociations.
Le Canada qui exporte l’essentiel de ses biens et services vers les États-Unis a, jusqu’à présent, pu tirer bien d’avantages de l’ALÉNA qui offre des conditions douanières favorables.
Une renégociation de cet accord devrait tenir compte des avantages fiscaux pour le pays et des cadres réglementaires qui seraient plus propices aux échanges et aux exportations, facilités par la réduction des obstacles et des coûts.
À noter quelques avantages de l’ALÉNA pour les parties en 2013
- Les exportations du Canada vers ses partenaires de l’ALENA ont augmenté de 87 % en valeur. Les exportations vers les États Unis ont augmenté, passant de 113,6 à 213,9 milliards de dollars américains, alors que les exportations vers le Mexique ont atteint 1,6 milliard de dollars américains.
- Les exportations des États-Unis vers le Canada et le Mexique ont augmenté, passant de 147,7 milliards de dollars américains (51,1 vers le Mexique et 96,5 milliards vers le Canada) pour atteindre 260,2 milliards de dollars américains (107,2 et 152,9 milliards de dollars américains, respectivement).
- Les exportations mexicaines vers les États-Unis ont connu une croissance exceptionnelle de 234 %, atteignant 136,1 milliards de dollars américains. Les exportations vers le Canada ont aussi connu une augmentation très importante, passant de 2,9 à 8,8 milliards de dollars américains, soit une augmentation de près de 203 %.
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