Carte des personnes ayant le français comme première langue oficielle parlée, par provinces et territoires

Carte des personnes ayant le français comme première langue oficielle parlée, par provinces et territoires, Canada
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L’année 2036 sonnera-t-elle le glas pour la langue française au Canada?

Statistique Canada vient de publier de nouvelles données sur l’avenir des deux principales langues du Canada. Selon les projections pour 2036, le français et l’anglais connaîtront un fléchissement à cause de la baisse du pourcentage de la population ayant ces deux langues comme langues maternelles, tandis que le pourcentage de la population ayant une autre langue maternelle pourrait s’accroître.

Le document de Statistique Canada intitulé Infographie : projection linguistique pour le Canada-2011 à 2036 présente une ébauche de la situation des deux langues officielles que sont le français et l’anglais à l’échelle du pays.

La comparaison est faite selon que les locuteurs les ont comme langue maternelle, comme première langue officielle parlée où selon qu’ils sont bilingues, parlent l’une ou l’autre des deux langues, ou s’expriment dans une langue autre que le français et l’anglais.

Dans chacune des configurations, le déclin du français s’annonce retentissant au fil des ans. Les projections de Statistique Canada sur 20 ans laissent percevoir un dépérissement de cette langue qui aura tendance à s’éclipser au profit d’autres langues, alors que la langue anglaise, malgré une légère régression, aura tendance à se maintenir.

Très peu de personnes déclareraient le français comme langue maternelle en 2036. Une situation qui serait reliée à l'immigration, selon Statistique Canada
Très peu de personnes déclareraient le français comme langue maternelle en 2036. Une situation qui serait reliée à l’immigration, selon Statistique Canada ©  iStock

Langue maternelle

En 2036, le français comme langue maternelle ferait piètre figure et traînerait loin derrière l’anglais et les autres langues.

Statistique Canada observe dans ce sens que le nombre de locuteurs parlant une langue autre que le français et l’anglais pourrait connaître une forte croissance, alors que le pourcentage des locuteurs du français et de l’anglais comme langue maternelle suivraient une courbe descendante.

  • Langue maternelle anglaise :

    • 59 % en 2011, de 52 % à 56 % en 2036.
  • Langue maternelle française :

    • 21 % en 2011, de 17 % à 18 % en 2036.
  • Langue maternelle autre :

    • 20 % en 2011, de 26 % et 31 % à 2036.

Ces chiffres viennent confirmer le fait que la proportion que représentent les personnes déclarant avoir le français comme langue maternelle au Canada est en diminution depuis 2006, selon les données de Statistique Canada sur le français et la francophonie au Canada en 2011.

Une affiche français-anglais
Une affiche français-anglais © Radio-Canada

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Première langue officielle ou langue d’usage

Les projections de Statistique Canada annoncent également une baisse du poids des personnes dont la première langue officielle parlée est le français, que ce soit au Canada dans sa globalité ou au Canada hors Québec et au Québec.

Fait surprenant, bien que la baisse ne soit pas spectaculaire au Québec, le pourcentage de la population ayant le français comme première langue officielle parlée connaîtra un léger fléchissement, passant de 85 % en 2011 à 83 % en 2036. Dans le même temps, ceux qui se réclameraient de l’anglais vont connaître un léger bond de 3 points, soit 17 % en 2036, par rapport à 14 % en 2011.

Au Québec, le bilinguisme français-anglais devrait connaître une hausse: 43 % en 2011, de 51 % à 52 % en 2036
Au Québec, le bilinguisme français-anglais devrait connaître une hausse: 43 % en 2011, de 51 % à 52 % en 2036 © Presse canadienne

Alors que le nombre de personnes bilingues français-anglais serait susceptible d’augmenter légèrement dans l’ensemble du Canada (passant de 17, 5 % en 2011 à 18,8 % en 2036 ), le nombre de personnes connaissant l’une ou l’autre langue pourrait augmenter en ce qui concerne l’anglais partout au Canada. Dans le cas du français, la baisse pourrait s’observer partout au pays, y compris dans le berceau même de la langue française en Amérique du Nord, le Québec.

Une transmission incomplète de la langue française des parents aux enfants justifierait en partie le déclin de cette langue au Canada
Une transmission incomplète de la langue française des parents aux enfants justifierait en partie le déclin de cette langue au Canada © Radio-Canada

Les raisons du déclin du français

Plusieurs études ont récemment montré que l’immigration internationale joue un rôle important dans le recul du français au Canada.

Statistique Canada rapporte que parmi les 235 000 personnes qui viennent s’installer au Canada chaque année, près de 80 % n’ont ni le français ni l’anglais comme langue maternelle.

La plupart de ces immigrants savent parler uniquement l’anglais qui s’impose comme leur langue de travail et même de communication à domicile, à côté des langues qu’ils parlaient dans leurs pays d’origine.

D’un autre côté, le déclin du français est justifié par la baisse du taux de fécondité et une transmission limitée de la langue d’une génération à une autre.

Catégories : Société
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