À cette question, la réponse confiante du nouvel ambassadeur du Canada en Chine, John McCallum, est oui. Les relations qui existent entre Ottawa et Pékin peuvent se poursuivre sans compromettre les relations avec les États-Unis, malgré les menaces de sanction du président Trump contre la Chine qu’il considère comme un danger pour l’économie américaine.
Ancien ministre libéral de l’Immigration à Ottawa, John McCallum a été récemment nommé au poste d’ambassadeur du Canada en Chine.
Une nomination qui intervient à un moment où le Canada est engagé dans une politique de redynamisation de ses relations avec Pékin, avec un point d’honneur sur l’aspect économique et les échanges commerciaux avec ce pays et l’Asie d’une façon générale.
En tant qu’économiste aguerri, qui a accumulé des années d’expérience dans le gouvernement, dans le secteur bancaire et universitaire, la feuille de route de John McCallum est résolument tournée vers la recherche de la concrétisation de cette volonté d’Ottawa, avec à la clé, la conclusion d’un accord de libre-échange avec Pékin.
Œuvrer à la consolidation des liens avec Pékin sans blesser Washington
Économiste de métier, John McCallum saura-t-il marcher sur les braises ardentes qu’essaie d’allumer la nouvelle administration à la Maison-Blanche entre Washington et Pékin?
En effet, le nouveau secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, a récemment déclaré que Washington va empêcher la Chine d’accéder aux îles du Sud de la mer de Chine en raison d’une dispute territoriale. Une position qui fait redouter une détérioration du climat politique et un potentiel conflit militaire entre les deux pays.
De son côté, Peter Navarro, en charge du commerce dans le nouveau gouvernement américain, a eu des prises de position très dures contre la Chine, tout comme le président Donald Trump, qui considère la Chine comme une menace pour l’économie américaine.
Dans un tel climat, la zone de manœuvre pour le Canada et la Chine sera difficile. Le Canada étant un allié des États-Unis, il va falloir pour le nouvel ambassadeur faire preuve d’une extrême prudence, a affirmé Yves Tiberghien, directeur de l’Institut de recherche sur l’Asie à l’Université de la Colombie-Britannique, dans une entrevue à Radio-Canada.
ÉcoutezLe Canada doit faire attention dans ses prises de position contre les États-Unis en raison des relations qui s’annoncent tendues avec la Chine.
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John McCallum, pour sa part, a estimé que le Canada peut entretenir des relations fortes avec la Chine, sans que cela nuise à ses relations avec les États-Unis.
Comme je le dis, nous pouvons marcher et mâcher de la gomme en même temps. La relation entre les États-Unis est de loin la plus importante, et le premier ministre suit activement cette question avec son cabinet. Mais en Chine, je poursuis les intérêts et les valeurs du Canada et je crois qu’il y a une grande portée là-bas.
– John McCallum.
Malgré tout, au regard de l’incertitude qui plane sur la tournure que prendront les rapports entre Pékin et Washington, M. McCallum a relevé qu’il était trop tôt pour déterminer quelles pourraient être les conséquences pour le Canada, d’une guerre commerciale entre les deux puissances.
RCI avec La Presse Canadienne, CBC et Radio-Canada
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